vendredi 26 avril 2013

ProgSud 2013

Le mois de Mai, c'est le mois du Prog'Sud, évènement incontournable pour tous les adeptes de découvertes musicales, de rencontres avec de vrais amateurs de musique, d'ambiance décontractée et sympathique. Prog'Sud c'est aussi ce mélange original de groupes venus aussi bien de l'autre côté de la planète (Japon, Australie, Argentine...) que de la région PACA, d'artistes aussi bien professionnels qu'amateurs. Enfin, ce festival est la belle démonstration que le prog n'est pas un genre élitiste, réservé à un troupeau de vieux précieux (ridicules, of course) à l'esprit intégriste, étroit et fermé.
Bref, Prog'Sud c'est l'occasion de passer 4 magnifiques soirées. Ça fait tellement du bien que ça devrait être prescrit par tout médecin digne de ce nom pour soigner les états dépressifs ou les fatigues passagères...








J-Yves

samedi 13 avril 2013

Audrey Horne - Youngblood

Audrey Horne - Youngblood (01/2013)
Audrey Horne... Premier réflexe: il s'agit d'une chanteuse de folk (de plus) qui chante le bio et l'amour libre dans les champs de pâquerettes. Les accros de série TV, eux, verront aussitôt la belle brune de Twin Peaks, créée par David Lynch. Il faudra donc un troisième temps pour comprendre qu'il s'agit en fait du groupe qui nous vient de Bergen, en Norvège. Le raccourci est alors facile: Norvège = nordique = metal = bourrin. Comme tous les raccourcis, celui-ci est faux, et pas à moitié.
Alors certes, pas question ici de folk champêtre, de pop raffinée ou de jazz fusion. Non, ici c'est du lourd, du rock qui tache, des guitares qui bavent et des riffs tranchants comme des tronçonneuses. Rien de bien nouveau sous le soleil (de minuit) diront.. un peu tout le monde. Ben oui, rien de nouveau, et alors ?.. Audrey Horne, mené par leur chanteur Toschie, ne fait pas dans l'innovation. Mais ce qu'ils font, ils le font bien, et même très bien. Chant-Lead Guitar-Lead Guitar-Basse-Batterie. La formation qui tue. De Thin Lizzy à Wishbone Ash en passant par Iron Maiden, Lynyrd Skynyrd ou les Allman Brothers, 2 lead guitars c'est la formule magique, celle qui gagne à tous les coups. Ces norvégiens se sont nourris de Black Sabbath, de Deep Purple, de Led Zep, pas de doute. Ces gars là n'étaient pas nés dans les 70s, mais ils ont l'esprit et le hard rock de cette époque dans leurs veines. C'est direct, massif, franc du collier, sans fioritures ni dentelles. Amoureux des circonvolutions, des rythmes asymétriques ou des dissonances, passez votre chemin: nous sommes ici dans le royaume du rythme binaire et du refrain assassin. Ca rock et ça roll de bout en bout, sans temps mort ni baisse de régime. Même pas une petite ballade à mi-chemin histoire de reposer les portugaises ou de reprendre son souffle. Non, on fonce; c'est facile: c'est tout droit ! 

Le printemps arrive, il est temps de passer un bon coup de balai et de dépoussiérer tout ce qui s'est encrassé pendant l'hiver. Avec cet album, on a le matériel idéal !

J-Yves

4/5: *****

samedi 6 avril 2013

Stereophonics - Graffiti on the Train

Stereophonics - Graffiti on the Train (03/2013)
Depuis une bonne dixaine d'années je surveille avec attention les sorties d'albums des gallois de Stereophonics. Plus par curiosité que par impatience, d'ailleurs. Au fur et à mesure du temps, leur rock rugueux et mélodique, semblable par certains côtés à celui de leurs compatriotes des Manic Street Preachers, s'est adouci et ramolli. S'est embougeoisé, en quelque sorte. Alors que les Manics ont gardé leur hargne intacte, les Stereophonics se sont peu à peu rangés des riffs agressifs et des rythmiques nerveuses. Cela ne s'est pas fait du jour au lendemain: pas de remise en cause subite, pas de rupture, non, mais un cheminement lent et logique, dans la continuité. Kelly Jones tient la barre et sait où il va, libre à nous de le suivre ou de quitter le navire. 
Ce huitième album marque donc une étape de plus dans le cheminement du groupe. Si le précédent, Keep Calm and Carry On - sorti en 2009, un bail - ne soulevait pas l'enthousiasme, en grande partie à cause de sa linéarité et de son absence d'ambition ("platitude" diront les langues acérées) celui-ci comporte quelques titres qui méritent le déplacement, justement grâce à une certaine prise de risque et une orientation musicale interessante. Longue cette phrase, petite pause...

Alors cette prise de risque et cette orientation musicale nouvelle, c'est quoi au juste ?.. Eh bien c'est avant tout cette orchestration et ces arrangements qui prennent le parti de mettre en avant les cordes par rapport aux guitares, ce qui donne un côté "musique de film" qui peut surprendre le fan de Dakota. Celui-ci ne pourra se rabattre que sur Catacomb, seul morceau à consonnance "historique" de l'album. Pour autant, l'interêt est ailleurs... Graffiti on the Train, Roll the Dice, In a Moment, mais surtout le splendide et magnifique Violins and Tambourines sont les pierres angulaires sur lesquelles reposent l'album. Quatre titres sur dix, on n'arrive quand même pas à la moitié... C'est sûr, les autres titres ne sont pas à jeter à la poubelle, mais ils ne sont pas au même niveau, pas de doute. C'est donc ce qu'on reprochera en priorité à cet album: du tout bon, et puis du tout venant. 

Un album agréable donc, à l'écoute facile et directe, mais dont les fulgurances nous laissent sur notre faim. Un peu comme si Kelly Jones s'était retenu... dommage, il tenait le bon bout.


J-Yves

3/5: *****