samedi 25 mai 2013

Polaroid3 - Rebirth of Joy

Polaroid3 - Rebirth of Joy (2012)
Polaroïd3: d'entrée de jeu, le nom vous interpelle. On pense immédiatement à cet appareil photo magique, ancêtre du numérique, qui ejectait ses photos comme on tire la langue après une mauvaise blague. Car oui, les photos, qui n'avaient de "photo" que le nom, avaient plus l'allure d'un canular qu'autre chose... Il s'avère en fait que ce polaroïd fait plutôt référence aux instantanés d'Andy Warhol. Pour le 3, on imagine plus facilement qu'il est dû à la formation en trio du groupe: Christine au chant, Christophe au synthé et au Fender Rhodes, et Francesco à la batterie. 
Basé à Strasbourg, le groupe se définit lui-même comme "un trio Alternative Electric Pop - composé d'excellents musiciens par ailleurs reconnus dans la musique improvisée et le post-jazz". En parcourant leur site (www.polaroid3.com) on découvre que ces musiciens proviennent de domaines aussi variés que le rock, le jazz, la musique contemporaine et les musiques traditionnelles. Bref un groupe aux multiples horizons et diverses inspirations.

Le décor est planté.

Passons maintenant à ce qui, quand même, nous intéresse le plus: l'écoute. "Rebirth of Joy" est le premier EP du groupe, qu'ils ont eu l'occasion de promouvoir lors de tournées en Allemagne et au Kosovo.

Dès l'entame, le chant nous accroche l'oreille pour ne plus la lâcher. Une voix ni trop aigüe, ni trop grave, à la fois lancinante et dynamique, planante et alerte. Omniprésente sans donner l'impression d'occuper tout l'espace sonore, même si sur certains passages elle est doublée, voire triplée. La première impression est bonne.
Musicalement, beaucoup d'electronique: on s'en serait douté... Oui, mais non !
On a souvent entendu, depuis ces sombres années 80 si tristes musicalement, cette electro froide et sans âme, triste et uniforme, où le synthé roi remplace tous les instruments. Tous devant leurs claviers, devenus ordinateurs aujourd'hui, et en avant les bips-bips, cliticlics et autres pouet-pouet (oui, parce que même avec un ordi, vous pouvez faire des canards... il faut y mettre du sien, mais c'est possible !). Alors quand j'entends ou je lis les mots electro, pop, et synthé, je revois tous ces boys-bands à claviers qui nous ont fait saigner les oreilles durant ces (trop) longues années...
La bonne surprise, c'est qu'avec Polaroid3, on a affaire à de la musique, de la vraie, jouée par de vrais musiciens, avec un batteur et non pas une boîte à rythme, et accompagnés, ce qui ne gâche rien, d'une vraie chanteuse. Et ça, monsieur, c'est essentiel. 
Alternant les rythmes lents et plus rapides, les ambiances se succèdent au gré des variations musicales du synthé et du Fender Rhodes, entre mélancolie et gaieté, tristesse et danse. Oscillant entre énergie et langueur, entre humeur planante et terre à terre, les 4 morceaux de cet EP se dégustent à la façon de ces desserts mélangeant la glace et le chocolat chaud. Quand tant de chanteurs (-euses) nous proposent une voix monocorde et linéaire, presque isolée du contexte musical, on a le droit ici à un chant qui se met au service du morceau. Au détour de certains passages, on a l'impression d'entendre Debbie Harry sur du Blondie qui aurait décidé de faire de la pop sombre et hypnotique...
Le gros défaut de cet EP, est que justement, ce n'est qu'un EP: 4 petits morceaux et puis s'en vont, on reste sur notre faim. On regrette aussi le chant en anglais, qui ne se justifie pas, mais ça on en a malheureusement l'habitude...
L'album est en écoute libre sur leur site (voir ci-dessus), foncez-y: c'est une perle !

4/5: *****


J-Yves








samedi 4 mai 2013

Neil Young - Spanish Kisses

Neil Young - Spanish Kisses (2013)
Voici le retour du prophète Neil YOUNG pour un DVD d'anthologie, accompagné par une bonne partie du CRAZY HORSE BAND le musicien semble survitaminé, lui et son groupe brûlent littéralement les planches de l'immense scène située à Madrid ou a été capté le concert en 2008 lors du "Circa Tour".
Neil YOUNG est bien évidement loin d'être un débutant et après toutes ces années et cette carrière plus que brillante, il apparaît le soir de ce concert comme en état de grâce lors de ce show constitué de titres figurant parmi ses plus grands standards, et même un peu plus..
Ce  formidable musicien qui apparut jadis au sein de la mythique formation CROSBY, STILLS and NASH est en quelque sorte un survivant de cette ère glorieuse, non que les trois autres soient inférieurs vocalement ou musicalement à Mister YOUNG, mais lui seul a su raviver la flamme qui brillait en eux, et ce par le biais d'albums vraiment irréprochables.
Leur quatuor vocal restera comme "la référence" absolue en la matière, je ne minimiserai pas pour autant les trois autres, qui sans YOUNG ont aussi fait des merveilles.
J'ai eu la chance de voir Neil YOUNG  sur scène, et je dois avouer que c'est quelque chose d'inoubliable tellement ce mec a la faculté de tenir un public, et ce grâce a une prestance rare, je suis malgré tout bien tombé, car sur certains concerts le canadien joue plutôt "country", ce qui est loin d'être ma tasse de thé (mais chacun ses goûts!).
Et le DVD dont il est question "Spanish Kisses" rentre dans la catégorie des concerts prestigieux qu'a donné Neil YOUNG, c'est à dire qu'il se compose presque de deux parties résumant le meilleur du musicien, et un final plus qu'inattendu.
La première moitié du concert est nettement plus "électrique", le père YOUNG, avec sa gratte Les PAUL qu'il affectionne tant, collée à la peau, il balance ses chansons toutes aussi emblématiques les unes que les autres, sa voix est restée intacte, c'est un régal de le voir s'éclater littéralement Idevant un public aux anges.
La deuxième partie du concert (celle que je préfère) représente à mon sens le véritable génie de Neil YOUNG dans une version quasi acoustique, cette voix reconnaissable entre mille doublée de ce fameux harmonica, les deux semblant liés et tellement interchangeables.
Et lorsque notre homme se met au piano pour jouer le grand classique et traditionnel "Mother Earth", l'émotion est à son comble, et ce n'est que le début car suivront "Lonesome Me" ainsi que les meilleurs morceaux du prestigieux album "Harvest" qui l'a consacré, et que tout amoureux de musique doit avoir dans sa discothèque.
Une fois les treize chansons passées, on en a pris déjà plein les oreilles et plein la vue et on pense qu'il n'y aura pas mieux, mais c'est sans compter sur la BIG SURPRISE de ce concert.
En effet et rien que pour cela, il faut vous jeter dessus, Neil YOUNG reprend ce que je considère comme le MEILLEUR TITRE des BEATLES et le morceau qui a (et je pèse mes mots) ouvert la voie à la musique progressive, j'ai nommé le grandiose "A Day in the Life", avec ce fameux "pont" que Neil YOUNG transcende littéralement ici.
Le mec avait déjà repris le non moins célèbre "Imagine" de LENNON, et là il réitère avec le titre de "Sergent Pepper's", prouvant à ceux qui en doutaient encore qu'il était capable après toutes ces années de nous éblouir encore.
DVD tout à fait indispensable, vous l'aurez compris.

Dany

5/5: *****

mercredi 1 mai 2013

PYG - We Live, We Die

PYG - We Live, We Die (05/2013)
PYG, pour Projet Yvan Guillevic, projet musical créé en 2010 par cet auteur/compositeur / guitariste  venu de Bretagne. Pas une découverte: en 2011, leur premier album très marqué par le Floyd,  "End of the World", marque les esprits et est chroniqué ici-même sur ce blog. Un début de consécration, en quelque sorte... ouais, ok, redevenons sérieux.
Depuis, le rock de PYG a pris du muscle et s'est durci, oscillant entre metal et progressif: au pays des guitares, le riff est roi. C'est direct, franc du colier et sans fioritures. C'est du rock dans la pure lignée hard des années 70 et 80, remis au goût du jour, dont on ne se lasse pas et qu'on a toujours autant de plaisir à se verser dans les oreilles.

Rien de neuf, donc, rétorqueront les amateurs de nouveauté et d'innovation musicale ?.. Eh bien oui, il y en a !
L'originalité de PYG se situe dans le chant. Quand certains groupes jouent, avec bonheur, la carte des 2 lead guitars, PYG joue (avec non moins de bonheur) la carte des 2 lead vocals (2 chanteurs, en français)... Supplément: les 2 chants sont masculins et féminins. Les voix de Morgan Marlet et Nelly Le Quilliec n'alternent pas d'un titre à l'autre mais se croisent, se recroisent et se superposent en permanence, créant ainsi un duo quasi permanent tout au long des 52 mns de l'album. Cette dualité du chant est très intéressante et s'intègre parfaitement au support musical, donnant par là-même une spécificité au groupe.
Musicalement justement, quelques invités participent aux festivités, dont le grand Pat O'May venu délivrer sur "The Dog Who Wants to Play" un de ses solo de guitare dont il a le secret.
Ce "We Live, We Die" n'a pas fini de quitter la platine CD qu'il squatte depuis quelque temps déja, et qui semble promis à un bel avenir; du moins, il le mérite largement. C'est tout le mal qu'on lui souhaite !

J-Yves

4/5: *****