mardi 22 octobre 2013

Noem - Petites Apocalypses

Noem - Petites Apocalypses (2011)
Il y a des jours, comme ça, où on n'arrête pas de râler après ce maudit ordi, cette foutue tablette, ou encore cet enfoiré d'internet qui n'en font qu'à leur(s) tête(s) !.. ne souriez pas, ça vous est forcément arrivé. Et puis il y a des jours, comme ça, où vous ne savez pas trop qui remercier d'avoir inventé ces fantastiques outils de communication; un jour où vous trouvez dans votre boîte e-mail un message, un lien, vous invitant à découvrir un artiste, un groupe, un album. Parfois on tombe sur un caillou, et parfois on tombe sur un bijou...
C'est comme cela que j'ai découvert Noem, jeune groupe originaire du Québec. Ceux qui suivent plus ou moins régulièrement ce blog (c'est-à-dire Dany, moi et les robots de recherches...) ont eu plus d'une fois l'occasion de lire des chroniques "canadiennes": de Kathleen Edwards à Matt Leaf, en passant par les Sheepdogs et, bien entendu, le Loner himself, les occasions de faire un tour "en face" ne sont pas rares.

Noem c'est donc 5 musiciens: Vincent (voix, guitare), Charles-Emmanuel (claviers), Antoine (guitare), Benoît (basse) et Jean-Philippe (batterie). Issus de la scène, ils auto-produisent fin 2011 leur premier album "Petites Apocalypses" qui arrive ces jours-ci dans nos oreilles.
A la croisée du folk, du rock et de l'electro, la musique de Noem est un savant mélange de poésie et d'intensité, de douceur et de rage intérieure. La voix de Vincent, sensible et apaisée, met en lumière des textes d'une beauté sombre et singulière. La douceur du chant, parfois souligné d'une merveilleuse voix féminine, contraste avec la noirceur et la dureté du propos ("Clandestin", "Mr Lincoln", "Nostradamus"). Et lorsque le chant, le texte et la musique sont à l'unisson, ça donne ce morceau magnifique, "Les Ombres Chinoises", pour moi le meilleur titre de cet album.
Très mélodiques, s'appuyant sur des arrangements et des orchestrations de très grande(s) finesse(s), les titres s'enchaînent les uns après les autres, sans temps morts. Album sombre ne signifie pas (forcément) rythme lent et monotone. La preuve ici, où le tempo s'accélère ou ralentit au gré des 12 chansons. Paradoxalement, ou étrangement, aucun refrain ne trotte dans la tête lorsque la dernière note de l'album s'éteint, ce qui témoigne de la richesse et de la densité musicale de cet opus. On apprécie aussi grandement l'utilisation de la langue française, qui nous permet de profiter à plein de la puissance et de la poésie des textes.


Entre l'electro du "Déménagé" de Daran et la pop-folk obscure et intimiste d'I Am Kloot, ces Petites Apocalypses distilleront sournoisement leur venin musical chez l'auditeur attentif, qui tombera, au fil des écoutes, sous le charme de la douce noirceur de ce magnifique album.

Conseil: foncez écouter l'album sur le site du groupe: noem.ca
 

Parfois on tombe sur un caillou, parfois on tombe sur un bijou...



J-Yves

5/5: *****

vendredi 18 octobre 2013

Anathema - Universal

Anathema - Universal (DVD - 2013)

Théâtre antique romain de Philippopolis (Plovdiv), en Bulgarie. Nous sommes ici parce que nous y sommes, dans cet air si fin et si léger... Une bien belle journée pour s'évader, en quelque sorte. Serait-ce le calme avant la tempête (ou l'inverse) ? Du début jusqu'à la fin, tout peut arriver, tout. Mais nous ne nous laisserons influencer ni par les phénomènes météorologiques, ni par le moindre désastre naturel.
Nous sommes universels, intouchables, baignant dans une lumière imaginaire. Les anges déambulent parmi nous, si proches, comme dans ces rêves fragiles où l'on s'imagine sur les ailes de Dieu. Dans ces paysages intérieurs, tellement profonds, résonnera bientôt la chanson foudroyante, celle qui transforme un hiver émotionnel en royaume de terreur ou de panique... sans laisser aucune trace.

Nous sommes ici parce que nous y sommes

Pour l’Éternité (y es-tu, toi ?).. 

Il ne s'agit pas d'une simple erreur, ni de jugement, ni de quoi que ce soit d'autre. De toute façon, c'est sans alternative

Puis viendra, sans violence, telle la clarté d'une pleine lune parisienne, le moment où nous nous séparerons, sur un dernier au-revoir.

Intouchables...


Promo pic


J-Yves


-/5: Au-delà du chef d’œuvre, on ne note plus...


CHAPTERS:
Untouchable, Part 1
Untouchable, Part 2
Thin Air
Dreaming Light
Lightning Song
The Storm Before the Calm
Everything
A Simple Mistake
The Beginning and the End
Universal
Closer
A Natural Disaster
Deep
One Last Goodbye
Flying
Fragile Dreams


EXTRAS:
Panic
Emotional Winter / Wings of God
Internal Landscapes
Fragile Dreams



BONUS: A NIGHT AT THE UNION CHAPEL
Kingdom
Thin Air
Angels Walk Among Us
A Natural Disaster
Fragile Dreams

mardi 15 octobre 2013

Milla BRUNE - Nevermind

Milla Brune - Nevermind (2013)
Milla Brune, comme son nom ne l'indique pas, est une songwriter (auteur-compsiteur-interprète) originaire de notre plat pays voisin, de Bruxelles plus exactement. Après avoir grandit dans un environnement baignant dans le jazz et la musique classique, elle va par la suite développer son univers en y ajoutant ses propres influences: hip hop, soul et rythm & blues. Mélange détonant.
Elle sort en 2012 son premier EP de 6 titres, "The Other Woman", suite à une longue période où elle forge son style sur scène (Europe, Afrique, Amérique Latine) via de nombreuses collaborations et rencontres. Elle acquiert une expérience certaine, qui s'entend à l'écoute de ses chansons d'une grande maturité.
Son deuxième EP, "Nevermind" sortira prochainement en novembre. Dans la lignée de "The Other Woman", on retrouve tout au long des 4 titres de cet EP l'éclectisme et le minimalisme si spécifiques à cette artiste à la voix délicate et suave. Une voix soul, dans toute la beauté du terme.
Sans fioritures ni artifices, les arrangements et les orchestrations mettent superbement en valeur l'ambiance chaude et intime qui se dégage de ces chansons, et soulignent parfaitement le chant tout en finesse et en douceur de Milla. Un chant en anglais, pour 2 raisons: d'abord, étant Belge, pour s'adresser à un maximum de gens (Wallons & Flamands, sans distinction), et ensuite parce que l'anglais est bien la langue de la soul et du rythm & blues...


Conseil: laissez-vous bercer et emporter par ces superbes chansons, vous m'en direz des nouvelles !.. de notre côté, nous allons à partir de ce jour suivre attentivement cette artiste qui ne mérite qu'une chose: la reconnaissance !


Pour écouter, c'est ici: http://www.millabrune.com/





J-Yves

5/5: *****

dimanche 13 octobre 2013

MOBY - Innocents

MOBY - Innocents  - (Because Music © 2013)
MOBY sur le Blog du Jester ? La chose peut sembler effectivement étrange! Mais voilà, puisque la vocation du site est d'être éclectique et de ne pas avoir d'oeillières, MOBY peut y figurer fièrement et sachez que je considère son dernier album "Innocents" comme étant certainement une de ses meilleures réalisations à ce jour.
On avait laissé le multi instrumentiste avec "Destroyed", et après une petite dizaine d'albums assez inégaux, Mister "electro" fait un come-back prestigieux en nous offrant cet "Innocents" tout à fait élégant.
MOBY nous présente cet album entièrement enregistré dans son home studio; il est de retour avec ses mélodies toujours empreintes de mélancolie, et qui demeurent sa marque de fabrique. Il trouve ici le juste équilibre entre la lueur euphorique de ses productions antérieures et le climat mélancolique qu'il a su apporter à ses plus belles compositions.
Les "samples" sont encore omniprésents, MOBY les utilise fréquemment, il célèbre toujours le culte du minimalisme musical, mais en y ajoutant cependant sa patte unique en son genre.
Ce tempo mi lent figurant sur tous ses disque est présent une fois de plus, il faut savoir que MOBY est une sorte d'OVNI dans le paysage musical américain, car il ne se réfère que très rarement aux canons du genre, et cède très peu à la facilité, le seul "hit" potentiel de l'album étant "Perfect Life" circulant depuis un bout de temps sur YouTube.
Je lui préfère largement l'ambiance générale de cet opus dont les thèmes assez tristes dans l'ensemble sont très évocateurs d'une vision d'un futur plutôt glauque, dont MOBY en serait l'annonciateur.
Cette atmosphère pesante perdure sur quasiment tout l'album, les refrains hypnotiques proposés sont très bien ficelés et souvent accompagnés de belles voix féminines ou masculines.
Si vous vous intéressez au musicien et que vous avez apprécié ses albums "18" ou "Hotel", vous risquez fort de succomber à la tentation d'"Innocents" dont les chansons ne vous quitteront pas de sitôt et vous paraîtront addictives, tout en sachant bien sûr que nous sommes très loin de la musique progressive qui restera quoiqu'il arrive ma/notre musique de prédilection, mais il faut savoir de temps à autre changer d'univers pour mieux apprécier les fondamentaux.




 
Dany 


 5/5: *****

jeudi 3 octobre 2013

Fish - A Feast of Consequences

Fish - A Feast of Consequences (2013)
Il y a 2 principes qui régissent ce blog:
-1/ on y écrit ce qu'on pense, et on pense ce qu'on y écrit, sans se prendre la tête.
-2/ on y parle avant tout de ce qui nous plaît; quel interêt de descendre un artiste ou un album en flèche ?.. Le principe n°1 ayant pour but d'empêcher les chroniques "bisounours", où tout le monde est beau et gentil, ainsi que les articles faux-culs, si on n'aime pas un album, on n'en parle pas. Point.
Pourquoi ce préambule ?
Et bien parce qu'une fois n'est pas coutume, je vais déroger au 2eme principe: je ne vais pas être gentil, je vais parler d'un album qui ne me plaît pas. Après le Blackfield dernièrement, faudrait pas que ça devienne une habitude !.. Et c'est d'autant plus dur qu'il s'agit ici d'un artiste que j'admire.
Fin du préambule.

Bon alors, ce nouvel album de Fish ?
Très bonne production: un son nickel, des instruments bien nets, bien distincts, pas de bouillie indigeste. Sur la forme, rien à dire, c'est excellent.
Pour le reste, par contre... Alors oui, ça démarre bien: Perfume River, All Loved Up, c'est du bon. Perfume ne tient pas la comparaison avec Vigil (in a Wilderness of Mirrors), ne lui arrive pas au mollet, mais j'ai décidé de ne pas être totalement méchant... Et puis Vigil, c'est un chef d'oeuvre, difficile ne serait-ce que de l'égaler. Ça se gâte avec Blind to the Beautiful (rien que le titre, déjà...) mais restons indulgent. On fait bien, puisque A Feast of Consequences, tient largement la route (rien que le titre, déjà...). Allez, disons que jusqu'à Crucifix Corner, soit une bonne moitié de l'album, c'est pas mal foutu niveau compos, architecture des morceaux, bien qu'encore une fois, ça ne tient pas la comparaison avec près de la moitié de la discographie du géant Ecossais. Et puis alors, à partir de The Gathering, désolé les amis, mais c'est limite écoutable. C'est bien simple, je suis incapable d'écouter les 5 derniers morceaux dans leur intégralité. Après 2 mn maxi, je passe au titre suivant. Dur... Mais dur aussi pour mes oreilles... Sérieusement, qui arrive à écouter The Leaving jusqu'au bout ? (rien que le titre, déjà...)
Mais enfin, le fond, quoi, le fond !! La consistance !! Où sont passés les riffs magiques, les envolées qui tuent, les grooves de la mort, les structures à tirroir(s), les fausses pistes ?.. Où se sont barrées l'émotion, l'intensité, la puissance, la magie ?.. La voix, elle, on sait qu'elle a déposé le bilan depuis pas mal de temps, mais là, paradoxalement, c'est pas le problème. Ta voix change, fout le camp: tu changes de registre, tu t'adaptes. Ça ne remet pas en question le fond: la voix, c'est juste la forme.
Sur le fond, justement: ça fait un moment que Fish tourne en rond (poisson, aquarium: après tout...). Plus sérieusement, depuis Fellini Days, il se "contente" d'un rock légèrement musclé aux entournures, de quelques balades assez bien troussées, et puis ?.. Perfume est décevante à ce niveau, et à la fois significative: on attend (en vain) que ça décolle, que ça explose, que ça démarre un bon coup... Et puis non, ça reste juste gentillet. Sympa, mais gentillet. Comme l'ensemble de l'album.
Perso, il est là le problème majeur: le contenu, la consistance. Ce type nous a transporté, a écrit des chansons incroyables. Mais le contenu, ce n'est pas que le texte. La musique sublime le texte, rarement l'inverse. On est beaucoup plus indulgent avec des chansons au texte pauvre: en tant que fan ultime des Beatles, je sais de quoi je parle !

Un texte magnifique sur une musique moyenne, ça reste une chanson moyenne. Et des chansons moyennes, ça ne peut pas donner autre chose qu'un album moyen.



J-Yves

3/5: *****