The White Kites - Missing (2013) |
The White Kites est un tout jeune groupe (fondé en 2012) basé à Varsovie, en Pologne, pays riche au niveau du rock progressif. Ce Missing est leur premier album, sorti en octobre dernier, soit à peine 1 an après leur formation. Motivés, les gars...
Dès le premier abord, la pochette nous donne quelques indications sur ce qui nous attend: luxueux, pompeux, archi-coloré, tape-à-l’œil, mais aussi et surtout carnavalesque. Quelque chose nous dit qu'on ne va pas s'ennuyer à l'écoute de la chose.
Et ce d'autant plus que la présentation nous dit, textuellement: "Mesdames et Messieurs, garçons et filles ! jetez vos soucis, enfilez vos écouteurs et perdez-vous dans ce Missing".
Alors allons-y, perdons-nous, pourquoi pas ?
"Prendre une claque" n'est pas vraiment le terme exact pour exprimer ce qu'on ressent à la première écoute. On est, comment dire ?... interloqué, surpris, étonné, ahuri, un peu comme ces dessins de BD qui représentent une tête avec plein de points d'interrogations autour. Du moins c'est ce à quoi j'ai dû ressembler...
Tout d'abord le groupe: pas moins de 7 membres (chant, guitares, basse, batterie, claviers, flûte), sans compter les intervenants occasionnels aux percussions, clarinette et ukulélé. La liste des instruments joués donne une première idée...
Ensuite la musique en elle-même: les influences citées par le groupe correspondent tout-à-fait à ce qu'on écoute (ce qui n'est pas toujours le cas, faut avouer...). C'est un joyeux mélange de rock psychédélique, progressif, teinté de folk, de pop baroque et de music-hall, très ancré années 60's-70's. En un mot: explosif.
Il y a chez ces White Kites à la fois du Floyd (période Barrett, mais aussi époque Ummagumma), pas mal de Robert Wyatt et de Zappa, des pincées de Van der Graaf, des fulgurances très Beatles-iennes, des éclairs Bowie-Ziggy et j'y ai vu aussi beaucoup de similitudes avec le Sensational Alex Harvey Band. Décapant, non ?
J'avoue avoir eu un peu de mal à la première écoute avec le chant; mais bon, on en prend tellement plein les oreilles, qu'il faut digérer tout ça au fur et à mesure.
De fait, comme souvent avec les (très) bons albums, il faut se perdre plusieurs fois dans ce Missing pour en capter toute son essence.
Il règne tout au long des 12 titres (pour 50 minutes de choc auditif) une sensation à la fois de maîtrise et de perte de contrôle, à l'image de la voix de Sean Palmer (originaire d'Angleterre, le seul "non-Polonais" de la bande) qui semble de temps en temps "dévisser", comme si elle prenait son indépendance et décidait de faire un peu ce qu'elle voulait. Il en est de même avec certains passages musicaux, où les instruments semblent prendre les commandes... On reste cependant bluffés par la technique et la virtuosité sans failles de ces musiciens imprégnés de talent.
Plaisant aussi d'écouter (enfin !) un album qui dénote de la production "progressive" actuelle, loin des clichés Wilson-iens, des riffs de guitares aussi lourds qu'omniprésents, comme un passage obligé pour qui veut "sonner prog", ou de ces longues plages parfois interminables à force de tourner en rond...
C'est psychédélique et excentrique (hic !). Dingue, rafraîchissant et revigorant. C'est foutraque, foisonnant et déjanté à souhait. Pour conclure, je dirais simplement que cet album est (je n'utilise jamais ce mot, mais je crois qu'ici il a toute sa place): jouissif !
Conseil habituel: allez l'écouter sur bandcamp: The White Kites-Missing.
J-Yves
4/5: *****
Missing - 2013
1.Arrival
2.The Foreigner
3.Stowaway Sylvie
4.Percival Buck
5.Beyond The Furthest Star
6.Should You Wait For Me
7.Turtle's Back
8.When Will May Return?
9.Clown King
10.Pause For Thought
11.The Missing
12.Farewell
Sean Palmer: vocals
Bartek Woźniak: guitars
Przemek Piłaciński: guitars / citole / recorders / percussions
Jakub Lenarczyk: keyboards / bass / recorder
Paweł Betley: flute
Piotr Olszewski: fender bass
Jakub Tolak: drums
Ola Bilińska: vocals / percussions
Darek Falana: clarinet
Wojciech Słowiak: ukulele
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire