samedi 6 avril 2013

Stereophonics - Graffiti on the Train

Stereophonics - Graffiti on the Train (03/2013)
Depuis une bonne dixaine d'années je surveille avec attention les sorties d'albums des gallois de Stereophonics. Plus par curiosité que par impatience, d'ailleurs. Au fur et à mesure du temps, leur rock rugueux et mélodique, semblable par certains côtés à celui de leurs compatriotes des Manic Street Preachers, s'est adouci et ramolli. S'est embougeoisé, en quelque sorte. Alors que les Manics ont gardé leur hargne intacte, les Stereophonics se sont peu à peu rangés des riffs agressifs et des rythmiques nerveuses. Cela ne s'est pas fait du jour au lendemain: pas de remise en cause subite, pas de rupture, non, mais un cheminement lent et logique, dans la continuité. Kelly Jones tient la barre et sait où il va, libre à nous de le suivre ou de quitter le navire. 
Ce huitième album marque donc une étape de plus dans le cheminement du groupe. Si le précédent, Keep Calm and Carry On - sorti en 2009, un bail - ne soulevait pas l'enthousiasme, en grande partie à cause de sa linéarité et de son absence d'ambition ("platitude" diront les langues acérées) celui-ci comporte quelques titres qui méritent le déplacement, justement grâce à une certaine prise de risque et une orientation musicale interessante. Longue cette phrase, petite pause...

Alors cette prise de risque et cette orientation musicale nouvelle, c'est quoi au juste ?.. Eh bien c'est avant tout cette orchestration et ces arrangements qui prennent le parti de mettre en avant les cordes par rapport aux guitares, ce qui donne un côté "musique de film" qui peut surprendre le fan de Dakota. Celui-ci ne pourra se rabattre que sur Catacomb, seul morceau à consonnance "historique" de l'album. Pour autant, l'interêt est ailleurs... Graffiti on the Train, Roll the Dice, In a Moment, mais surtout le splendide et magnifique Violins and Tambourines sont les pierres angulaires sur lesquelles reposent l'album. Quatre titres sur dix, on n'arrive quand même pas à la moitié... C'est sûr, les autres titres ne sont pas à jeter à la poubelle, mais ils ne sont pas au même niveau, pas de doute. C'est donc ce qu'on reprochera en priorité à cet album: du tout bon, et puis du tout venant. 

Un album agréable donc, à l'écoute facile et directe, mais dont les fulgurances nous laissent sur notre faim. Un peu comme si Kelly Jones s'était retenu... dommage, il tenait le bon bout.


J-Yves

3/5: *****






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