vendredi 20 septembre 2013

Blackfield - IV

Blackfield - IV (2013)
On ne présente plus Blackfield, d'autant plus qu'on en a déjà parlé ici, sur ce blog... Ah, vous n'étiez pas là ?.. Vous aviez piscine ?.. Bon ok, on présente, mais vite fait alors..
Blackfield est un duo composé du compositeur et songwriter israélien Aviv Geffen et de l'homme-a-tout-faire-et-aux-10000-projets-parallèles Steven Wilson.
Après 3 albums, voici venu IV, le ?.... 4ème album, bravo madame, bonne réponse !
Sur le précédent, Welcome to my DNA, Wilson avait déjà lâché du lest: pour faire face aux multiples projets qu'il mène de front, il avait laissé à Aviv les commandes principales. Le résultat fut concluant: d'orientation plus "pop" que "prog", l'album n'a pas déçu les auditeurs attentifs que nous sommes, et en a même enthousiasmé plus d'un (moi y compris).
Pour le IV ici présent, Wilson n'a pas laissé que les commandes à Aviv: il n'est pratiquement même pas monté dans l'avion. Il s'est contenté de filer un coup de main pour le mixage, pour les arrangements,  joue quelques parties de guitare et prend le chant sur 2 morceaux  seulement (sur les 11 de l'album). Autant dire qu'il ne fait rien, quoi, dans le langage wilsonien.
Aviv se retrouve donc tout seul, ou presque. Il appelle quelques potes à la rescousse, et pas n'importe qui: Vincent Cavanagh (Anathema), Jonathan Donahue (Mercury Rev) et Brett Anderson (Suede). Excusez du peu...
Et oui, mais voilà: les ingrédients sont bons, le cuistot est bon, la recette n'est pas mauvaise, mais plouf, le plat est mauvais. Ça arrive, hélas...
Avant tout, soyons clair: il s'agit ici d'un album de pop. Les mauvaises langues diront de la mauvaise pop: la sucrée, la mièvre, celle qui dégouline. Pas tout à fait faux... Tous les morceaux sont au format couplet-refrain, pliés en 3 mn chrono, voire moins, ce qui donne un album de 30 minutes pour 11 titres. Ça fait court...
Ceci dit "pop", c'est pas un gros mot !.. Il y a et il y a eu de la bonne "pop", les exemples sont nombreux, mais là, avec ce IV, on a de temps en temps des réminiscences de ce qu'elle peut produire de pire. Ainsi "Jupiter" nous fait penser à du mauvais Chicago (il y a eu du bon Chicago, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !). "Sense of Insanity" nous fait penser à... rien, de même que "XRay": pas de relief, ni profondeur, ce qui en font des morceaux aussi plats que l'encéphalogramme d'un spectateur courant à côté d'un dopé pendant l'ascension d'un col sur le Tour de France (je change un peu, vais pas toujours taper sur la télé-réalité...).
Car oui, c'est bien ce qui manque à cet album: de la consistance. Les mélodies sont sympas, mais c'est à peu près tout, ça reste superficiel, creux et fade. Le compte n'y est pas, surtout venant de la part de tels artistes. D'un album pop, on attend des refrains accrocheurs, des mélodies agréables, des airs gais, chics et entraînants. Rien de tout ça ici. On ne s'ennuie pas, non, mais on ne s'éclate pas non plus. Et c'est bien dommage. Tout ce qu'on espère, c'est que le projet Blackfield ne s'arrête pas là, ça ferait tâche pour ce qui a été, jusqu'ici, un sans-faute.

J-Yves


2/5: *****






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