mercredi 12 décembre 2012

The Sheepdogs

The Sheepdogs (09/2012)
The Sheepdogs (littéralement: les chiens de berger) sont Canadiens, et je m'aperçois que de plus en plus souvent, lorsque quelque chose me titille l'oreille, cette chose vient du Canada. Plus précisément de sa partie anglophone, et non pas du Québec, ce qui aurait tendance à me rassurer un peu...
Comme les Australiens, les Canadiens ont une certaine manière d'ingurgiter, de digérer puis de restituer à leur sauce ce qui les interesse dans le rock, le folk ou le blues US. On obtient alors quelque chose d'un peu moins stéréotypé, moins figé que ce que peuvent proposer nombre d'artistes ou groupes américains. En ce qui concerne les Sheepdogs, on sent facilement une très nette influence rock / blues rock des années 70, ce que nous confirme d'entrée la pochette, d'ailleurs. Une de leur spécificité réside dans leur configuration à deux guitares solo, ce qu'on appelle en anglais les "dual lead guitars bands". En règle générale on trouve, dans cette configuration, pas mal du beau monde: Wishbone Ash, Lynyrd Skynyrd, Allman Brother's, Thin Lizzy ou encore Iron Maiden, pour ne citer qu'eux. Pas vilain, tout ça..
D'après leur bio sur le site officiel, ce groupe jeune, formé dans la deuxième partie des années 2000, se base sur une détermination et un travail acharné, d'où leur nom; et comme perso, je n'ai pas souvent vu de chien de berger feignant ni tire-au-flanc, ça se tient... 
Ils nous délivrent ici leur 4eme album studio depuis 2007, confirmant par là leur réputation de bosseurs; d'autant plus que lorsqu'ils ne sont pas en studio, ils sont sur la route en concert. On en connaît des plus poseurs, passant plus de temps à se faire mousser à la télé ou en boîte de nuit et à essayer de nous faire croire qu'ils ont du talent. Enfin bon, ne nous égarons pas, restons plutôt concentré sur la bande à Ewan Currie (chant & guitare) qui se charge aussi des textes et des musiques. A ceux qui redoutent une redite (fallait que je la fasse, celle-là, un jour ou l'autre !), une ressucée de tous ces vieux trucs post-hippies, rassurons-les: pas de ça ici ! 
Comme expliqué au début de cette chronique, inspiration ne signifie pas forcément copiage et rabâchage. Si les compos penchent très fort du côté de Gov't Mule ou des Black Crowes, le style reste actuel et moderne. Les morceaux sont variés et s'enchaînent sans temps morts; quelques refrains accrocheurs, entraînants, pas de place à la monotonie ou à la morosité. Ces quatre-là n'ont pas pour habitude de se prendre la tête, ni se perdre dans des questions métaphysiques sur le pourquoi du comment du truc machin. Il suffit de lire le titre de leurs morceaux pour s'en convaincre: Feeling Good, Alright OK, The Way It Is, How Late How Long... Court, efficace, direct à l'essentiel. 
Et c'est peut-être là qu'on peut trouver le seul reproche: trop court, trop compact ! 14 titres pour moins de 45mn, ça ne traîne pas en route; le morceau le plus long dépasse péniblement les 4mn, et on aurait bien aimé laisser 2 ou 3 passages s'étirer plus longtemps, permettre au duo de guitares de s'exprimer pleinement. 
C'est le seul point faible de l'album, s'il fallait en trouver un. Et encore, c'est sûrement mon penchant pour le progressif qui provoque chez moi ce malaise dès qu'un morceau n'atteint pas 5 mn...
En tous cas, voilà un bien bel album, qui devrait plaire aux amateurs de ce rock seventies qu'on prend plaisir à écouter et dont on ne se lasse pas. Et quand je dis "on", je parle bien évidemment de nous, les vieux machins !

4/5: *****


J-Yves



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