dimanche 17 mars 2013

Klaus Schulze - Shadowlands

Klaus Schulze - Shadowlands (2013)
On ne présente plus Klaus SCHULZE dont la carrière a été plus que prolifique, depuis ses débuts avec ASH RA TEMPEL et sa collaboration avec le grand TANGERINE DREAM, le musicien a réalisé un paquet d’albums sous son nom, parfois inégaux, mais jamais anodins.
Klaus SHULZE fut un des pionniers de ce que l’on appelait communément le "kraut rock", dont il fut un des chefs de file avec TANGERINE DREAM et dans une moindre mesure KRAFTWERK qui était nettement plus accessible. Cette école avait fait son terreau en Allemagne d'où sont sortis pas mal de musiciens se référant à ce mouvement.
Ce style de musique dite "planante" est un peu tombé en désuétude ces dernières années, néanmoins des musiciens comme Edgard FROESE et bien sûr Klaus SHULZE ont toujours été présents et n’ont jamais lâché l’affaire.
Ces musiciens ont été des précurseurs et ont ouvert une voie complètement novatrice, et ont été fondamentaux dans ce courant artistique, ils créèrent cette musique répétitive et basée en majeure partie sur les synthétiseurs et programmations de tous genres. On ne peut pas qualifier Klaus SHULZE de musicien à part entière, mais c’est justement le caractère minimaliste (et très souvent improvisée) de cette musique qui lui confère toute son originalité.
J’en étais personnellement resté à la collaboration de Klaus avec une de mes chanteuses de chevet, la merveilleuse Lisa GERRARD (de DEAD CAN DANCE) avec qui il réalisa un double CD "Farscape" en 2008, ce fut une rencontre tout à fait improbable qui découla sur un mariage musical de toute beauté entre ce chant liturgique d’un autre monde et une musique synthétique et d’apparence froide.
Avec "Shadowlands" Klaus SHULZE revient aux fondamentaux, c’est-à-dire à ses premières amours que furent les albums "Cyborg", "Mirage" ou mon préféré "Timewind" tryptique incontournable du claviériste, défiant les courants et les modes en restant fidèle à son image, composant une musique qui semble la plupart du temps créée pour le cinéma.
Alors si vous n’aimez pas les ambiances éthérées, aériennes ainsi que les boucles de synthés répétées à l’infini, passez votre chemin, cette musique n’est pas faite pour vous, et pourtant elle est loin d’être contemplative et demeure d’une infinie richesse dans sa construction linéaire.
Parmi les trois chanteuses créditées sur "Shadowlands", on retrouve la brillante Lisa GERRARD, dont les interventions sont une fois de plus super émouvantes.
Klaus SHULZE quant à lui évolue dans un registre qu’il n’a jamais quitté et catapulte ses notes en s’adressant à notre imaginaire et celles-ci nous enivrent pour l’éternité.
Shadowlands est sorti en double CD (il existe une version simple avec trois titres), et les amoureux des albums "fleuves" seront à la fête puisque plus de deux heures de musique sont interprétées ici.
Klaus retrouve l’inspiration de ses débuts sur ces albums et a enregistré cinq longs titres (dans le double CD), dont les thèmes sont fréquemment "orientalisants" (notamment sur "Tibetan Loops", ce morceau me fait sortir les larmes à chaque écoute).
Klaus rejoint par instant un des maitres du genre, j’ai nommé l’immense VANGELIS, (dont perso j’attends avec impatience un nouvel album), et ce dans la composition de plusieurs passages assez mélodieux.
Certains auraient pu penser de le musicien s’était retiré du circuit, et bien il n’en est rien les "dinosaures" sont toujours vivants et produisent une musique que tous les petits Guetta de pacotille n’envisageraient jamais, même dans leurs rêves les plus fous.


Dany

5/5: *****



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