Lloyd Project - Last Train to Babylon (2014) |
Le but de ce petit blog n'est pas d'être le 2500ème à parler du dernier Springsteen (qui est excellent, soit dit en passant) ou du dernier Daft Punk (pas écouté): il y en a tout un tas qui font ça très bien, très pros et très pertinents. Si on s'oriente plutôt vers le prog, il y en a déjà beaucoup moins. Mais ils restent très bons (blogs et sites confondus, de langue française). Alors là encore, il y a un interêt limité à être le 150eme à parler du dernier Transatlantic, Porcupine Tree ou Dream Theater. OK, ben on parle de quoi alors ?... et bien on essaie de parler de ce qui se passe à côté, hors des sentiers battus, de ce qu'on trouve au hasard de nos diverses fouilles et recherches, mais surtout de ce qui nous plaît. Il s'avère que nous avons un grand penchant pour le rock progressif. Pour ma part, c'est peut-être dû au fait que je suis né à peu près à la même époque que les guitares électriques, les synthétiseurs et autres mellotrons. Disons que je suis né en même temps que le prog et le hard-rock. C'est peut-être une explication... Et donc, à partir du moment où j'entends "quelque chose" avec de vraies guitares, de vrais claviers, de vraies batteries, mais surtout, surtout, de vrais musiciens et de vrais chanteurs, eh bien en règle générale, ça me botte. Que ce soit prog, rock, hard rock, blues, folk, etc.. peu importe. Enfin, et c'est certainement le plus important, il faut que ce soit "sincère", qu'on sente que ce qu'on entend sort des tripes, pas d'un algorithme. On entend de nos jours trop de tricheurs, ceux que j'appelle les "escrocs" de la musique, qui raflent les récompenses mais qui composent ou chantent en faisant bien gaffe de suivre l'air du temps et de bien profiter de la vague. Ceux-là ne m’intéressent pas, et d'un autre côté ça leur fait une belle jambe: ils ont des millions de fans, du moins des millions de cibles commerciales parfaitement atteintes suite à un excellent plan média.
C'est donc pour toutes ces raisons qu'il est aujourd'hui logique de parler de ce jeune trio: Lloyd Project, fondé en 2009, qui vient de sortir un EP "Last Train to Babylon".
Lloyd parce qu'il est composé des 2 frères Lloyd, Alexis au chant et à la guitare, et Loris aux claviers. Et comme c'est un trio, il en manque un: Antoine Ladoué à la batterie.
Lloyd Project se revendique comme un groupe d'Art Rock, ce qu'on peut décrire comme du rock sensible, poétique et soigné. On y ajoutera quand même une belle dose de rock seventies, une poignée de blues et un zeste de psychédélisme. On aura alors une idée de ce que nous propose ces 3 musiciens. Si on y entend une forte influence floydienne, difficile de ne pas penser, sur certains passages, au Jon Spencer (Blues Explosion) ou à Robben Ford. Robben surtout pour les arrangements délicats, la sensibilité et la finesse du jeu. On reste bluffé, une fois de plus, par la maîtrise technique et l'assurance de ces jeunes musiciens. A la façon dont ils restituent, à leur manière, des influences musicales datant des années 70', on pourrait croire qu'il s'agit de vieux de la vieille, qui ont bourlingué des années durant pour affiner leur style. Même pas !.. Alors qu'on aurait tendance à croire (et à dire) que le prog, dans sa frange blues-rock, est une histoire de vieux nostalgiques, ces p'tits jeunes viennent y apporter leur fougue, leur énergie, leur spontanéité, et surtout, surtout, leur sincerité. Quand Alexis crie "I'm a soul man !", ça part du bide, pas d'auto-tune. Et si aujourd'hui des gars veulent faire du fric dans la musique, ils ne vont certainement pas faire du prog teinté de blues. C'est un truc à faire foirer n'importe quel plan media, ça !!..
Alors au risque d'être vulgaire ou grossier, je dirais que de voir et d'entendre ces jeunes faire cette musique, avec cette qualité et cette sincérité: putain, ça fait du bien !
Ecoutez les 2 dernières minutes de "Mesmerised", écoutez "Soul Man", écoutez le solo de guitare sur "Last Train to Babylon" souligné par l'orgue hammond (si ça ne vous rappelle rien...). L'alchimie entre l'énergie, propre à tout power trio qui se respecte, et l'élégance et la sensibilité, propres à l'Art rock, fonctionne ici à merveille. On se laisse transporter 5 (petits) titres durant et on y retourne avec un plaisir toujours renouvelé.
Une visite sur leur site s'impose: http://www.lloydproject.com/
Merci à Lloyd Project d'exister. De donner à nos oreilles cette cure de jouvence...
J-Yves
4/5: *****
PS: Pour les parisiens, Lloyd Project partagera l'affiche à l'OPA Bastille le jeudi 13 Mars avec Screen Machine et Wolve, dont on a chroniqué ici-même il y a quelque temps leur album Sleepwalker (et pour la petite histoire, c'est d'ailleurs via cette chronique que nous sommes entrés en contact avec Lloyd Project; la boucle est bouclée).
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