samedi 27 septembre 2014

Robert Plant - Ceaseless Roar

Robert Plant - Ceaseless Roar (09/2014)
A 66 ans, et une carrière débutée en '68, soit depuis plus de 45 ans, Robert a tout connu, et surtout le succès. Il a traversé les époques, les modes, les courants, et même le désert, de '94 à 2002 (bon, si on veut rester politiquement correct, disons plutôt qu'il "s'est mis en retrait et a pris du recul"). De retour aux affaires au tout début des années 2000, Robert délaisse son blues musclé et son hard-rock de prédilection pour prospecter de nouveaux paysages. Tout en restant dans l'air du temps, sans pour autant chercher à tout prix à coller au marché, à partir à la pêche au public, il va à sa manière redonner un second souffle à sa carrière. En multipliant les collaborations, les expériences, mais sans jamais monopoliser l'espace médiatique, il va sortir plusieurs albums qui vont faire l'unanimité, notamment le Raising Sand, album folk/country réalisé en duo avec Alison Krauss et qui a raflé un nombre impressionnant de récompenses (2007).
Depuis 2 ans, Robert s'est entouré de quelques musiciens, avec lesquels il a participé à plusieurs concerts et festivals: les Sensational Space Shifters (pourquoi pas ....). Ils concrétisent aujourd'hui leur collaboration sous la forme d'un album studio: The Ceaseless Roar. J'avoue: j'ai la flemme de compter; disons qu'il s'agit du 10ème album studio solo de notre ami. Plus la dizaine avec le dirigeable, plus l'autre dixaine en duo ou en participations multiples. En affirmant que le gars a plus de 30 albums au compteur, on ne doit pas être loin de la vérité... 

Le titre de ce dernier opus, "Le rugissement incessant", nous donne à penser que Robert a laissé tomber la country pour revenir à ses premières amours. Tout faux.
Difficile, en fait, de définir le genre musical de l'objet, tant il est multiple et varié. Pour faire simple, disons qu'il s'agit d'un mix entre folk, americana, blues et world music. Contemporain.
Parfaitement imprégné de l'air du temps, cette mixité, ce pluralisme multiculturel et multi-ethnique apportent une fraîcheur et une lumière toutes particulières. On peut aussi souligner un certain aspect méditatif, engendré par quelques passages mélancoliques aux sonorités lancinantes, qui vous imprègnent l'esprit pour ne plus vous lâcher. Dès les premières secondes du premier morceau, Little Maggie, on est aspiré par cette musicalité hors du commun. Impossible d'y résister. Comme il est difficile de ne pas tomber sous le charme d'un Embrace Another Fall épique, illuminé par la voix de Julie Murphy (le meilleur titre, pour ma part), ou d'un Somebody There, beaucoup plus "classique" mais au refrain imparable.
A cela, il faut bien sûr ajouter LA voix. Détachée, apaisée, elle ne monopolise pas le morceau, n'en prend pas possession; au contraire, elle le sublime, en le soulignant d'un voile de soie, tel ce splendide Rainbow.

Pas de nostalgie, pas de n-ième ré-enregistrement de morceaux connus par cœur, de fonds de tiroirs ou de ré-édition des 20 ou 30 ans de tel ou tel album, comme on en voit (trop) ces temps-ci. Robert ne fait pas partie de ces artistes qui annoncent 30 ans de carrière, mais qui depuis 20 ans ne font que répéter inlassablement ce qu'ils ont fait pendant les 10 premières années. Comme certains autres, Robert continue d'avancer, d'innover, de proposer "autre chose"...

Merci, Robert.
  


J-Yves

5/5: *****







1. Little Maggie (5:06)
2. Rainbow (4:18)
3. Pocketful of Golden (4:12)
4. Embrace Another Fall (5:52)
5. Turn It Up (4:06)
6. A Stolen Kiss (5:15)
7. Somebody There (4:32)
8. Poor Howard (4:13)
9. House of Love (5:07
10. Up on the Hollow Hill (Understanding Arthur) (4:35)
11. Arbaden (Maggie's Babby) (2:44)


Robert Plant: vocals

The Sensational Space Shifters:
Justin Adams: djembe, guitars, tehardant
Liam "Skin" Tyson: banjo, guitar
John Baggott: keyboards, piano, tabal
Juldeh Camara: kologo, ritti
Billy Fuller: bass, drum programming
Dave Smith: drum set
Julie Murphy: vocals on "Embrace Another Fall"


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