vendredi 17 octobre 2014

Ryan Adams

Ryan Adams (09/2014)
Ryan Adams, songwriter américain de la cote Est, a peut-être un caractère de cochon, une certaine tendance à jouer les poseurs, et une coupe de cheveux à provoquer un arrêt cardiaque au premier bidel ou DRH venu, mais une chose est sûre: le gars n'est pas un feignant. Il vient de sortir son 14ème album studio en 14 ans de carrière, après une pose de près de 3 ans pendant laquelle il a essentiellement joué les producteurs. Rien que pour l'année 2005, il a sorti 3 albums... Pas étonnant que l'un de ses (nombreux) surnoms soit le "Jukebox humain", soulignant ainsi sa capacité et sa facilité à écrire des chansons. 
Le domaine de prédilection de Ryan est l'americana, ce "genre" qui mixe divers ingrédients de la musique américaine (folk, country, blues, rythm & blues) pour en faire un folk rock plus ou moins électrique, le mélange des genres aboutissant à quelque chose de riche et varié dans la forme. On retrouve cette variété tout au long de la discographie de Ryan, qui n'hésite pas à alterner les ambiances (tantôt électrique, tantôt accoustique et intimiste) un peu à la manière d'un Springsteen. Mais qui alterne aussi les styles, passant du blues au folk en passant par la country, et même le metal (Orion, en 2010);
Après sa rupture avec les Cardinals, avec lesquels il avait enregistré 4 albums solo et quelques EP en l'espace de 6 ans, Ryan nous avait gratifié en fin d'année 2011 du magnifique Ashes & Fire, accompagné, entre autres, de Norah Jones, Benmont Tench et de (l'inséparable ?) Neal Casal. Album sombre, très intimiste, annonciateur du break que l'homme se préparait à faire.
Et 3 ans plus tard, il nous revient avec cet album sans nom, comme si Ryan revenait à l'essentiel, en se concentrant sur le contenu plus que sur le contenant (à preuve cette pochette très... simple, dirons-nous).
Et ce qu'on remarque, dès la première écoute, c'est que le break a été bénéfique. Délaissant la face country de la période Cardinals, on retrouve le folk-rock du Gold (2001). Un album qu'on jurerait, par certains moments, enregistrés par Neil Young et son Crazy Horse (Trouble) ou les Eagles (Gimme Something GoodStay with Me, Tired of Giving Up). Pas mal de points communs avec les Eagles, finalement, sur cet album: sens de la mélodie, refrains accrocheurs, une certaine nonchalance et pas mal de détachement, comme si Ryan regardait les choses de loin, avec du recul, l'air de ne pas y toucher... tout en restant concerné. Je suis là, mais faites comme si je n'y étais pas...
On se retrouve ainsi avec 11 petits morceaux de 4 minutes en moyenne, pour un album d'un peu plus de 40 minutes. On est loin des 70 minutes de Gold. Inutile de dire qu'on ne voit pas le temps passer. Mis à part un ou deux temps faibles (surtout un dispensable Shadows, très U2, qui casse le rythme), on accroche très vite aux balades mid-tempo, dont certains pourraient leur reprocher un côté pop (trop) prononcé (Am I Safe, Kim).

Laissons les grincheux grincher. Ryan is back, et ça, pour une nouvelle, c'est une bonne nouvelle !



J-Yves


4/5: *****






1. Gimme Something Good (3:54)
2. Kim (3:26)
3. Trouble (3:47)
4. Am I Safe (4:32)
5. My Wrecking Ball (3:08)
6. Stay With Me (3:06)
7. Shadows (5:22)
8. Feels Like Fire (4:25)
9. I Just Might (3:29)
10. Tired of Giving Up (3:40)
11. Let Go (3:43)


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