The Fratellis - Eyes Wide, Tongue Tied (08/2015) |
Leur 2ème album, "Here We Stand" (2008) connaît lui aussi le succès, mais à un niveau moindre. Le groupe va alors se mettre en mode "pause", pour revenir en 2012 avec "We Need Medicine", qui remet quelque peu les pendules à l'heure.
Pour enregistrer ce 4ème album, "Eyes Wide, Tongue Tied", le groupe quitte son Ecosse natale pour aller de l'autre côté de l'Atlantique et se poser à Los Angeles. Ce qui n'est pas sans conséquence, musicalement parlant.
En effet, jusqu'à présent le rock proposé par The Fratellis était impertinent, énergique et agréablement chahuteur. On a peine à retrouver tous ces ingrédients ici. Leur rock s'est assagi, "pop-isé", a peut-être gagné en maturité mais a surtout pris du poids et contient pas mal de matières grasses (notamment à cause des claviers).
Le premier titre, "Me and the Devil" résume assez bien l'ensemble: un bon morceau, mais qui semble hésiter sur la marche à suivre; entre pop et rock, on pense à un changement de direction à mi-parcours, et puis finalement non, les arrangements tombent à plat, ça devient criard et on obtient juste un titre assez linéaire. Après cette relative déception, le "Impostors" qui suit, avec son riff sautillant et son refrain entêtant, nous ramène vers des paysages plus connus. Idem avec "Baby Don't You Lie to Me" et "Too Much Wine", qui renouent avec le Fratellis "classique". Entre les 2, on aura eu le droit aux ballades obligatoires, "Desperate Guy" et un "Slow" aux forts relents années '80. Belles ballades, sans conteste, mais à l'émotion froide. En fin d'album, "Getting Surreal" est poussif et ne décolle pas, allourdi pas un clavier obèse et des effets électroniques aussi inutiles qu'inefficaces. Le titre de loin le plus faible, de mon point de vue.
Difficile de sortir un morceau du lot. L'album est homogène, à un niveau qu'on pourrait qualifier de "moyen-bon". Les chansons ne sont pas mauvaises (à part "Getting Surreal", tout le monde l'aura compris...), mais il n'y en a pas une qui ressort réellement du lot. Au bout des 3/4 d'heure d'écoute, on a bien en tête 2 ou 3 refrains, on retient quelques passages accrocheurs, mais on n'a pas spécialement envie de remettre le couvert. Ceci dit, on n'a pas non plus envie de balancer le CD par la fenêtre ni de l'accrocher dans son potager pour faire peur aux oiseaux (dans ce cas-là, il vaut mieux prendre un CD de David Guetta ou Kendji Girac, résultat garanti).
Pas l'album de l'année, mais qui passe bien. Déconcertant pour ceux qui connaissent le passé du groupe, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi: rien de plus ennuyeux que le copier-coller. Mais dans le cas présent, la prise de risque est trop limitée, ce qui laisse cette impression mitigée, comme un goût d'inachevé.
Les amateurs de rock-pop aux accents "années '80" y trouveront leur compte et devraient apprécier l'objet. Ceux à l'oreille plus "progressive" risquent d'être un peu déçus, plus habitués aux sauts dans le vide et aux trajectoires beaucoup plus sinueuses...
J-Yves
3/5: *****
Eyes Wide, Tongue Tied
1. Me and the Devil (5:37)
2. Impostors (Little by Little) (3:38)
3. Baby Don't You Lie to Me (3:47)
4. Desperate Guy (3:38)
5. Thief (3:27)
6. Dogtown (3:43)
7. Rosanna (3:31)
8. Slow (4:41)
9. Getting Surreal (3:52)
10. Too Much Wine (4:02)
11. Moonshine (3:41)
The Fratellis - www.thefratellis.com
Jon Fratelli (John Lawler): Lead vocals, guitar, piano
Barry Fratelli (Barry Wallace): Bass guitar, backing vocals
Mince Fratelli (Gordon McRory): Drums, backing vocals
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