vendredi 13 novembre 2015

Anathema Acoustic - Eglise Saint-Eustache [live report]


Très grosse surprise lorsqu'on a appris la nouvelle: Anathema venait à Paris y donner un concert acoustique, et qui plus est en l'Eglise Saint-Eustache, un haut lieu de culte. Mais il est vrai que cette musique cultissime ne pouvait qu'être jouée un jour ou l'autre dans ce genre d'endroit tout à fait approprié. 
Il a fallu se ruer sur les quelques six cents billets qui se sont écoulés très rapidement - personne ne voulait louper ce style de concert si particulier, car la configuration des lieux se consacre (et se prête) d'habitude à une toute autre musique.
Arrivés peu de temps avant l'ouverture des portes, on apercevait le public qui attendait calmement, respectant scrupuleusement la file d'attente et tous semblaient conscients qu'ils allaient vivre un moment privilégié.
L'église St Eustache semble similaire dans son aspect à la cathédrale de Liverpool, où s'est produit le groupe lors de ses dates Anglaises. Elle se situe en plein cœur de Paris et dégage un caractère harmonieux entre ses colonnes grecques et romaines, celles-ci côtoyant des lignes moyenâgeuses, ce qui, en partie fait sa particularité et son côté unique...
L'église est déjà magnifique de l'extérieur mais une fois à l'intérieur, on se rend compte de la beauté solennelle de cet édifice. La combinaison de tous les paramètres présents dans cette église semble être en parfaite adéquation avec la musique que jouera Anathema pour cette tournée en version acoustique.  
Après ces petites considérations d'ordre purement historique et architecturales, venons-en maintenant à l'attrait principal, en l'occurrence la musique - celle qui nous a fait nous déplacer pour assister à ce concert de ceux que l'on peut considérer quelque part comme les dignes descendants des Beatles.
En effet, les frères Cavanagh, ainsi que Lee Douglas l'excellente chanteuse sont tous natifs de Liverpool et tiennent un peu les "Fab four" pour leurs pères spirituels.
C'est d'ailleurs le merveilleux "Because", perle entre autres perles des "quatre garçons dans le vent", que l'on pouvait entendre en préambule du spectacle. Et il faut avouer que cela donnait la chair de poule à plus d'un titre, laissant présager du meilleur, et c'est ce qui devait arriver.
Ils débutèrent le show par "The Lost Song part 2", superbe morceau sur lequel la magnifique voix de Lee se pose on ne peut mieux. Cette fantastique chanteuse est entrée dans le groupe en 1999 et apporte une nette valeur ajoutée.
Entendre son organe vocal dans cette enceinte nous procure une joie immense, les harmonies qu'elle déploie avec Danny (prénom sympa ! ndr) et Vincent frisent la perfection. Leur collaboration sur chaque titre où elle intervient permet à leur musique de décoller vers de hautes sphères encore inconnues.


Les deux frangins quant à eux sont fidèles à leur image, c'est-à-dire qu'ils jouent leurs compositions de manière subtile et accrocheuse, nous distribuant leurs mélodies qui se situent dans la même veine que celles de leurs illustres aînés. 
La suite du concert est pratiquement semblable à celle du double-album live paru dernièrement - la section de cordes en moins - "A Sort Of Homecoming" (qui en plus est agrémenté pour le même prix d'un DVD).




Comme prévu, ils égrenèrent avec pudeur et efficacité une bonne partie de leur long répertoire, et ils nous dédièrent ce soir là peut-être ce qu'ils ont composé de meilleur.

Danny et Vincent s'adressèrent respectivement au public qui, d'après leurs dires, était bien "sage". Ils nous demandèrent si la principale raison était que nous nous trouvions dans une église ?... 

Ils nous parlèrent aussi un peu en français, ce qui enchanta les spectateurs présents qui, c'est certain, avaient tous une attitude plus que respectueuse. Envers l'endroit d'une part, et d'autre part envers les musiciens qui forcent le respect. 
Le concert de ce soir présentait néanmoins quelques petites "news" par rapport aux albums: en effet nous avons eu droit à quatre reprises, dont une a foiré à cause des programmations ("Tomorrow Never Knows".. et oui encore eux !).
Ils reprirent dans la foulée, un titre de Kate Bush, un de Portishead et pour terminer en beauté (juste après le "couac") un super "Another Brick in The Wall part 2" des non moins prestigieux Pink Floyd.
Pour le reste, ce fut du très bon Anathema, en trio, et le plus souvent en duo. Les frères Cavanagh maîtrisent le sens de la mélodie, et ils l'ont démontré encore durant cette grande soirée où musique rimait avec spiritualité. Mais ce fut en la circonstance, une croyance dévouée aux dieux musicaux auxquels nous croyons tous (toutes proportions gardées) et chacun à notre manière.
Quoiqu'il advienne Anathema aura considérablement marqué son époque, et peu de musiciens possèdent un tel talent et une telle grâce. Qu'ils ont su, ce soir-là, nous restituer pour notre plus grand bonheur..








Texte: Dany  
Photos: Thierry de Haro












The Lost Song, Part 2
Untouchable, Part 1
Untouchable, Part 2
Thin Air
Dreaming Light
Deep
One Last Goodbye
Ariel
Temporary Peace
The Beginning and the End
Glory Box (Portishead cover)
Running Up That Hill(Kate Bush cover)
Anathema
Are You There?
Distant Satellites
A Natural Disaster
Fragile Dreams
Tomorrow Never Knows(The Beatles cover)   
Another Brick in the Wall Part 2(Pink Floyd cover)



Anathema
Vincent Cavanagh: Vocal, Guitar, 
Danny Cavanagh: Guitar, Keyboards, Vocal
Lee Douglas: Vocal






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