jeudi 26 novembre 2015

The Watch - Le Triton [live report]

The Watch - Le Triton  (7/11/2015)
Comme une sorte de rituel - puisqu'ils adorent cet endroit et y jouent à chaque passage dans la capitale - The Watch se produisait le samedi 7 novembre au Triton, cette petite salle bien sympathique située aux Lilas à Paris et qui a vu défiler sur sa scène bon nombre de musiciens de talent.
Et pour commémorer ce rituel, nous nous sommes précipités pour acheter les places car un concert de The Watch ne se loupe sous aucun prétexte.
En effet des musiciens de cette trempe, qui perpétuent aussi bien "l'esprit" et l'univers si particulier de Genesis, ça ne se trouve pas tous les jours, et nous nous devions d'assister à ce concert.
Il faut noter en préambule de ce live report qu'il est vraiment très regrettable qu'un groupe déployant autant d'énergie n'attire qu'une grosse centaine de spectateurs à Paris un samedi soir.
Il est certain que les amateurs de prog' (notre genre de prédilection) se déplacent plus facilement pour voir les "dinosaures" que les seconds couteaux. C'est déplorable, mais c'est ainsi, il faut se rendre à l'évidence, cela n'enlève en rien de leurs énormes qualités et de leur persévérance qui force le respect, continuant leur route tant bien que mal, mais plutôt très bien et ce contre vents et marées.
Leur pendant franco canadien The Musical Box ont quant à eux plus de chance pour ce qui est du succès public. Pourtant ils ne sont qu'un copier-coller de Genesis, ils ne font que reprendre (impeccablement) leur visuel, en jouant à la note près la musique du groupe sans pour autant y apporter l'"âme" nécessaire et fondamentale inhérente à cette musique. Une musique riche et singulièrement intemporelle que The Watch se réapproprie à la perfection, parvenant à nous faire vibrer aussi bien sur disque qu'en live. Car à l'opposé du groupe précité, ils proposent aussi leurs propres compositions.
A chaque fois que nous les avons vu sur scène, ils firent la démonstration de leur immense talent et de leur grande classe. Pourtant nous nous sentions un peu fébriles avant le début du show, même si notre petite discussion avec le batteur Marco Fabri nous avait laissé entrevoir de bonnes surprises. Il avait vachement raison car nous avons été plus que gâtés ce soir là.
Cerise sur le gâteau, nous nous trouvions juste devant la scène, aux pieds des claviers de Valerio De Vitorio, plus Banksien que nature. On a pu ainsi profiter pleinement de la prestation de nos italiens préférés et vivre une soirée inoubliable.
Ils déboulèrent sur scène comme à leur habitude, en toute simplicité et en toute humilité. Ils semblaient super "décontract" et visiblement très heureux de jouer à Paris. Ces mecs dégagent un gros capital sympathie qui se perd un peu chez les vieux briscards - sûrement un peu blasés - qui se contentent de "faire le job" et puis s'en aller.
Simone Rossetti et sa bande attaquèrent directement par le diptyque "Rythm Of The Heat"/No One Of Us" du grand Gab et de suite le décor fut planté. Le guitariste Giorgio Gabriel jouait assis, ce qui est une caractéristique chez lui, ne se levant que pour le final. On a encore apprécié ses arpèges Hacketiennes et néanmoins bien personnelles. Il semble habité par la musique, jouant très souvent les yeux fermés.  
La première partie du concert, en tous points parfaite, fut presqu'entièrement dédiée aux morceaux de Peter Gabriel, alors que la deuxième (après un court entracte) concerna uniquement Genesis, bien sûr. En dehors de ses musiciens habituels, The Watch tient à présent dans ses rangs depuis maintenant deux ans un nouveau bassiste, qui n'est autre que le propre fils de Simone, Mattia Rossetti. Parfaitement intégré au groupe, il assure aussi les backing vocaux. Sur certains titres il empoigna une guitare double manche, nous ramenant aux plus belles heures de mister Rutherford.
C'est à coup sûr en réinterprétant ces fantastiques compositions de la Génèse que nos transalpins s'extériorisent le plus, le combo étant en parfaite osmose avec ce répertoire qu'ils affectionnent tellement (et nous de même !).
Ils entrecoupèrent néanmoins leur set d'un titre de leur futur album, "My Ivory Soul", nous mettant ainsi l'eau à la bouche. Ce disque devrait sortir au printemps si tout va bien, et aux dires du guitariste (après le concert), le grand Steve Hackett en personne viendrait y faire une petite participation. On imagine déjà toute la fierté qu'ils peuvent en tirer.
Simone, au timbre vocal si sensible, oscillant entre le chant et la flûte, se veut dans la continuité du Gab sans pour autant en être le clone. Souvent à la limite du dramatique, il émane de sa voix des effluves de tristesse et de mélancolie, deux sentiments récurrents dans l'oeuvre du Genesis époque Gabriel. Sans minimiser le rôle déterminant des autres musiciens, il porte littéralement The Watch sur ses épaules. La rumeur dit qu'il a été pressenti pour accompagner le père Hackett pour sa tournée Genesis Revisited. Mais c'est le non moins excellent Nad Sylvan, qui vient de sortir un  bien bel opus "Courting The Widow" et dont la voix est la parfaite synthèse entre Collins et Gab, qui a finalement décroché la place.
Le florilège genesisien qui nous fut offert nous a totalement comblés: après un grand passage par "Duke", ils interprétèrent trois monuments de la période la plus prolifique que sont les grandioses "Fifth Of Firth", "In The Cage" et "Cinema Show". Le final se présentait comme une véritable apothéose avec un "Apocalypse 9/8" (extrait de "Super's Ready" faut-il le préciser ?) qui nous emmena direct au nirvana.
Une fois les spots éteints, les musiciens sont repartis comme il sont arrivés: décontractés, portant eux-même leur matos et n'hésitant pas à échanger quelques mots avec nous. La grosse tête, ils ne connaissent pas. Ces gars là mériteraient un succès au centuple de ce qu'ils connaissent. Espérons qu'un jour - pas trop lointain - ils soient reconnus par un plus large public, c'est tout le mal qu'on peut leur souhaiter.
Gracie mille et arrivederci The Watch, et à l'année prochaine.







Texte: Dany
Photos: J-Yves (Prog'Sud 2015)



Rythm Of The Heat/ Not One Of Us
I Don't Remember
Schock The Monkey
Family Snopshot
D.I.Y
San Jacinto
Shining Bald Heads 
On The Air
Behind The Lines
Duchess/guide Vocal
Duke's Travels
First Of Fifth
In The Cage
Cinema Show
Devil's Bridge 
My Ivory Soul
Apocalypse - 
Supers Ready (closing)


The Watch - www.thewatchmusic.net
Simone Rossetti: vocals fluteGiorgio Gabriel: electric guitars
Valerio de Vittorio: keyboards, Hammond L122 organ and synthesizers
Marco Fabbri: drums and percussions
Mattia Rossetti: bass guitars and bass pedals




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