mercredi 11 novembre 2015

God is An Astronaut - Helios | Erebus

God is An Astronaut - Helios | Erebus (06/2015)
Cette chronique pourrait s'appeler "Chronique d'un coup de foudre". J'ai pris le temps de l'écrire, histoire de laisser tomber l'euphorie et de la faire "à froid". Histoire de revenir sur terre, surtout.
C'est suite à la critique de leur récent "Helios | Erebus", sur le Blog à part que je me penchais sérieusement sur ce groupe: God Is An Astronaut. Il fait depuis longtemps partie de ma liste des "trucs à écouter, ça a l'air pas mal...". Ce genre de liste (à écouter, à lire, à voir...) que nous avons tous sur un bout de papier, une clé usb ou juste dans un coin du cerveau.
God is An Astronaut (GIAA pour les intimes) est à la base un trio Irlandais, formé en 2002 par les 2 frères Kinsella: Torsten (guitare, claviers) et Niels (basse, guitares), associés à Noel Healy (batterie). Un changement de batteur plus tard, en 2010 Jamie Dean les rejoint aux claviers. Jusqu'à ce nouvel opus, leur discographie était riche de 7 albums studio.   
Difficile de définir la musique proposée par le quatuor: post-rock, space-rock, rock psychédélique, expérimental, à tendance ambient / trip-hop, voire prog (ou metal) atmosphérique... les étiquettes se perdent et se mélangent. Parce que GIAA n'incite pas à l'écoute, mais au voyage.
A ce niveau-là, on pense immédiatement aux islandais de Sigur Ros, à cette façon si particulière qu'ils ont de vous emmener vers les cimes et les étoiles. Une musique aérienne et hypnotique. Mais surtout d'une rare beauté.
Pour la recette, comme base prenez une bonne dose d’électronique version Tangerine Dream ("Rubycon" ou "Ricochet" feront très bien l'affaire). Ajoutez-y une pincée de piano, pour le côté mélancolique. Faites évoluer le morceau, lentement, puis versez 3 ou 4 pincées de riffs de guitares bien saturées, à la sauce Steven Wilson ou Porcupine Tree. Saupoudrez d'une ligne de basse et d'une batterie puissante(s) à souhait. Vous obtenez un impeccable chaud & froid: les chaudes nappes éthérées de synthés en opposition aux froides et lourdes guitares. Le morceau "Helios Erebus", qui donne le titre à l'album, en est l'illustration parfaite (mais j'aurais pu tous les citer.. tel ce "Vetus Memoria", magique). Il y a chez GIAA un certain côté Anathema, du moins avant qu'ils ne deviennent "gnan-gnan" comme aiment à le dire les inconditionnels de la première heure.
Il n'en a pas toujours été ainsi: je me suis plongé dans la discographie du groupe, et c'est seulement sur cet album que les guitares sont aussi puissantes. Auparavant, le style musical était plus électronique, voire trip-hop (Massive Attack), un son moins lourd, des guitares plus "naturelles". Tout en proposant en permanence des morceaux d'une très grande sensibilité et d'une très grande richesse, tant au niveau des compositions que des arrangements et de l'interprétation. Les albums "All is Violent, All is Bright" (2005), "Age of the Fifth Sun" (2010) ou "Origins" (2013) méritent eux aussi une écoute attentive et figurent incontestablement dans le haut du tableau de leur discographie.
N'importe quel morceau de ce dernier album est délicat, pur et captivant. Celeste. A ce niveau-là, outre la similitude déjà évoquée avec Sigur Ros, on peut aussi mettre en parallèle la musique de GIAA avec celle proposée par Klaus Schulze et Lisa Gerrard sur le magnifique "Farscape". Au passage, je conseille fortement à ceux qui n'ont jamais écouté cette sublime suite des "Liquid Coincidence" de se précipiter dessus (ou à défaut, de le noter sur leur liste des "à écouter..."). On a parfois tendance à dire que certaines musiques ne font pas partie de ce monde, qu'elle vous amènent "ailleurs", cet ailleurs pouvant tout aussi bien être loin au-dessus de nos têtes qu'à l'intérieur de nous-même. A chacun sa façon de voyager. 
Quoiqu’il en soit, comme dit au début de cette chronique, il en est de ce "Helios | Erebus" comme de ces invitations aux voyages. Intimiste, personnel, on prend plaisir à l'écouter "pour soi", de préférence au casque, où il y donne toute sa puissance émotionnelle et sa dimension. Un véritable chef d'oeuvre, qui en fait un candidat certain pour l'album de l'année, rien que ça.
Merci d'avoir lu cette chronique. Je ne sais pas ce que vous allez faire, maintenant. Pour ma part, je retourne dans les étoiles...


J-Yves


5/5: *****










Helios | Erebus
1. Agneya (04:58)
2. Pig Powder (05:40)
3. Vetus Memoria (05:20)
4. Finem Solis (05:03)
5. Helios Erebus (08:31)
6. Obscura Somnia (04:04)
7. Centralia (06:47)
8. Sea of Trees (04:49)


God Is An Astronauthttp://godisanastronaut.com/
Torsten Kinsella: Guitars, Keyboards, Vocals, Programming 
Niels Kinsella: Bass 
Lloyd Hanney: Drums 
Jamie Dean: Keyboards, Guitars, Vocals 





2 commentaires :

  1. Content que ça t'aie plu! Je connais GIAA depuis maintenant quelques années et je suis fan de ce qu'ils font, plus encore depuis que je les ai vus en concert!

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    1. Oui, en concert il paraît que c'est encore un cran au-dessus (si c'est possible !).. Merci pour la découverte.

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