jeudi 23 juillet 2015

Inner Odyssey - Ascension

Inner Odyssey - Ascension (05/2015)
Inner Odyssey est un groupe basé au Canada, plus précisément à Québec (la ville) et fondé par le multi-instrumentiste et compositeur Vincent Leboeuf-Gadreau. Ceux qui lisent régulièrement ce blog (ou pas) se disent que ce Vincent ne leur est pas inconnu: c'est exact. Il en a été question il y a un peu plus d'un an maintenant, pour la sortie de l'(excellent) album d'ISOS "Loving on Standby" (lire la chronique ici). Pour simplifier, on dira qu'Inner Odyssey est la pièce principale de la maison "Leboeuf-Gadreau" quand ISOS en est la mezzanine: un petit espace annexe, réservé et intime. 
Fondé en 2007, le groupe va mettre plusieurs années à se stabiliser, ce qui amènera le premier album studio, Have a Seat à ne sortir qu'en 2011. Très bien accueilli, l'album ne demande qu'à avoir un petit frère. Durant la phase d'écriture, deux événements se succèdent: l'enregistrement de l'album d'ISOS (2014) et le départ du chanteur Pier-Luc Garand Dion, qui ne sera pas remplacé. On y reviendra. Reste que ce départ retarde la sortie du second album, ce Ascension qui nous est arrivé au printemps dernier.
Mes chroniques étant basées à peu près toutes sur le même schéma, on arrive donc ici au chapitre "classification musicale". Et là, je suis bien embêté. C'est vrai, je pourrais faire simple: Inner Odyssey est un groupe de prog-metal. Je pourrais aussi faire facile: à la façon de Porcupine Tree (et là, on est bien avancé !...). Problème: non seulement c'est faux, mais c'est surtout réducteur. Non, si j'essayais, je dirais qu'Inner Odyssey propose un néo-prog qui ferait la jonction entre la douce élégance d'un Airbag ou d'un Sylvan et l'énergie d'un Haken ou d'un Anubis. Bref, pas loin de ce que nous propose Nemo... Si je suis à côté de la plaque, j'ai bien précisé: "si j'essayais" !.. Cette difficulté à classer l'album prouve en tout cas une chose: qu'il possède sa propre personnalité, et c'est ça qu'on aime. Sans être un ovni, une oeuvre hors-norme, il possède son propre univers, sa propre couleur et sa lumière spécifique. Un album intéressant, donc.
On va maintenant attaquer le chapitre "contenu". Quantitativement, on n'est pas déçu: 11 titres pour près de 1h10 de musique, on est servi, et même très bien !.. quand certains "vrais" albums tutoient la durée d'un EP et dépassent péniblement la 1/2 heure, ici il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Mais le plus important restant la qualité, on peut affirmer sans hésiter qu'on est, là aussi, bien servi. Les compositions, variées, tant au niveau de leurs structures que dans leurs interprétations, s'enchaînent sans trou d'air ni temps mort. Pas de grosses prises de risques, on reste dans du (neo)prog classique, mais les duels guitares-claviers, arbitrés pas une ligne de basse survoltée sont de purs moments de bonheur (Restrospection, Something More, My Purpose, Losing Your Mind). La musique ne sert pas ici de support à de longues et barbantes démonstrations techniques, mais l'inverse: ce sont les musiciens qui mettent leur technique et leur virtuosité au service de la musique. Et ça change beaucoup de choses.
L'album parfait alors ?
Hélas non, et pour 2 petites raisons.
D'abord la longueur: 70 minutes, c'est long. Je sais, il faut que les morceaux s'installent, prennent le temps de se mettre en place pour gagner de l'ampleur. L'alternance du chant avec les longues plages musicales y est pour beaucoup, aussi. J'ai eu du mal, lors des premières écoutes, à rester attentif du début à la fin. Je me suis surpris à faire des écoutes "partielles", à petites doses (de 40 à 50 minutes quand même !), chose qui m'arrive rarement. Et puis, peu à peu, lorsqu'on commence à digérer l'album, on s'aperçoit qu'il est plus facile de l'écouter dans son intégralité. Mais ça reste un sacré pavé !
Ensuite le chant, mais là je donnerais des circonstances atténuantes. Comme indiqué au début de cette chronique, le chanteur a quitté le groupe en cours de route pour être remplacé, en interne, par Étienne Doyon, le batteur. Le chant n'est pas catastrophique, qu'on se rassure, mais pour ma part un peu trop linéaire et avec un certain manque de relief. De même que pour la durée, il m'a fallu pas mal d'écoutes pour m'adapter à ce chant.
En conclusion, nous avons affaire avec ce Ascension à un excellent album, bien pêchu, bien équilibré et dans lequel tout amateur de prog devrait y trouver (largement) son compte. A bon entendeur...

Album en écoute (fortement conseillée) sur bandcamp: Ascension 

   
J-Yves


4/5: *****







Ascension 
1. Why am I Here? (Ouverture) (05:41)
2. Something More (04:31)
3. A World of My Own (06:20)
4. My Purpose (07:35)
5. Losing Your Mind (08:55)
6. Crawl (03:20)
7. Lifelong Misery (07:10)
8. Introspection (02:42)
9. Retrospection (06:30)
10. You Are Not Alone (06:13)
11. Where It Begins, Where It Ends (Finale) (10:01)


Inner Odyssey (www.innerodyssey.com)
Vincent Leboeuf-Gadreau: Guitars, Vocals
Simon Gourdeau: Bass
Étienne Doyon: Drums, Lead vocals
Mathieu Chamberland: Keyboards





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