lundi 30 décembre 2013

Bilan 2013 - Dany

Le bilan 2013 de notre ami Dany:



SOUND OF CONTACT – Dimensionaut






LIFESIGNS – Lifesigns







AIRBAG – The Greatest Show On Earth




JOHANNES LULLEY
– Tales of sheep father Groove











FLKER – How much are you willing to forget









AYREON – The theory of ererything












FISH - A Feast of consequences


AMPLIFIER – Echo Street







GOD IS AN ASTRONAUT - Origins



KATATONIA
– Dethroned and Uncrowned












Hors Catégorie:

Steven WILSON - The Raven That Refused to Sing








vendredi 20 décembre 2013

Bilan 2013

Comme chaque année à la même époque, voici venue l'heure où chacun s'amuse à faire son petit bilan;
A l'image du blog, un bilan multi-genres, pluridisciplinaire et... francophone !!!


1. Stephan Eicher - L'Envolée
Tous les ans on a le droit à un ovni: un album hors norme(s), hors du commun, intemporel, où les superlatifs manquent pour décrire la beauté et l'émotion dégagées par chacune des perles qui constituent ce bijou. L'an dernier c'était le "Weather Systems" d'Anathema, cette fois c'est cette splendide "Envolée". 






2. Daran - L'Homme Dont les Bras sont des Branches
Parce que Daran. Chez ce type, il y a tout: les mélodies, les compositions, l'émotion, les textes, la voix, la présence, la noirceur, la clarté, la puissance, la retenue, la désillusion, l'espoir... tout.
L'album est sorti en 2012 au Canada, mais seulement en 2013 en Europe. Je dis ça pour les pointilleux... ou les coupeurs de cheveux en 4.


3. Noem - Petites Apocalypses
LE coup de cœur de l'année. Album sorti en 2011 au Canada (Noem est un groupe Québécois) mais diffusé seulement cette année en Europe. Cet album est une merveille de poésie intimiste, où l'émotion et la sensibilité affleurent chaque note, chaque mot, chaque accord... ciselé comme un diamant.
La chronique sur le blog: Noem- Petites Apocalypses


4. Nemo - Le Ver dans le Fruit
On prend les mêmes lettres que pour le n°3 (N-O-E-M) et on mélange... Nemo existe depuis près de 15 ans, s'est fait un nom dans le petit monde du rock progressif français, et vient de frapper un grand coup avec ce double album qui met le pied gauche et la pointe du pied droit (ou l'inverse) dans le prog metal. Le chant en français peut en rebuter quelques-uns... à tort: musicalement on est dans le haut du panier, largement au niveau d'un Dream Theather, Pain of Salvation ou autre Ayreon. Et je ne parle pas de la pochette !


5. PYG - We Live, We Die / Weend'ô - You Need to Know Yourself
On termine avec là encore du prog metal, et là encore 2 groupes français.
Le Projet Yvan Guillevic nous gratifie d'un album rugueux, musclé, où le riff est roi. La particularité de PYG est son duo de chanteurs masculin/féminin. Les voix se chevauchent, se croisent et se re-croisent sur des guitares incendiaires. Les puristes du genre peuvent être rassurés: le chant est en anglais !
La chronique sur le blog: PYG - We Live, We Die




Weend'ô (prononcez "window", à l'anglaise), c'est LA révélation de l'année. Découvert au dernier Prog'Sud, ce groupe devrait casser la baraque. Son prog incisif, à forte dose metal, offre quelques similitudes avec le genre "metal à chanteuse" dont il partage le chant féminin puissant (proche d'une Sharon den Adel) et un léger look gothique. Mais loin des arrangements grandiloquents et pompeux des ténors du genre, le metal de Weend'ô est direct et sans matières grasses. Loin des voix haut perchées des diva des ténors du genre, la voix de Laetitia, chaude et limpide, illumine les morceaux où la puissance et la technique des musiciens, mis en valeur par une production irréprochable, n'ont rien à envier aux ténors du genre...


Messieurs les Anglais, cette année vous n'avez pas tiré les premiers !



J-Yves








vendredi 13 décembre 2013

Ozma - New Tales

OZMA - New Tales (01/2014)
Le jazz et moi, ça fait 2, voire même 3... Si je peux citer quelques noms de grands jazzmen (les mêmes que tout le monde), je suis incapable de sortir le moindre nom d'album ou de titre de morceau. Tout simplement parce que le jazz ça ne m'emballe pas, je dirais même que (souvent) ça me gonfle.
C'est pourquoi, lorsqu'on m'a proposé d'écouter "New Tales", du groupe strasbourgeois OZMA, j'ai eu un léger sentiment de méfiance suite à la lecture de la première phrase de leur bio: "Le jazz d'OZMA rime avec énergie et ouverture, héritées de la liberté du swing et de l'efficacité du rock".
Aïe, du jazz... ah bon, du rock. J'ai donc écouté, et bien m'en a pris !
Ozma est un quartet: Adrien Dennefeld à la guitare, David Florsch au(x) saxo(s), Edouard Séro-Guillaume à la basse et Stéphane Scharlé à la batterie.
Définir leur musique n'est pas facile; d'abord parce que finalement non, ce n'est pas du jazz, enfin ce n'est pas QUE du jazz. Il y a aussi pas mal de rock, un poil d’électronique et de grosses doses de psychédélisme et même de prog. Si un morceau comme "The Launch", complètement porté par le saxo, est "purement jazz", "Wide and Open" (mon titre préféré), "Monsters" ou encore "The Drive" sont carrément psychédéliques et très progressifs. La guitare est aérienne mais sait parfois durcir le ton grâce à quelques riffs bien sentis. Le saxo, élément clé des morceaux, déambule et virevolte sur une basse puissante et groovy. Le tout reposant sur un jeu de batterie solide et efficace. Difficile de ne pas penser à King Crimson (période Red) ou à Radiohead...
Entièrement instrumental, l'album se laisse écouter comme une bande son d'un film imaginaire. Variés, les 12 morceaux alternent les ambiances lourdes et les climats plus épurés, sans jamais être rébarbatifs ou monotones.  
Mais toujours maîtrisés. Car ce qui est frappant ici c'est la rigueur. On a tendance à dire que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, le jazz est une musique très rigoureuse. Cette rigueur s'entend chez Ozma. Une rigueur teintée d'élégance et de "discipline", ce qui nous ramène une fois de plus au Roi Cramoisi...

Je conseille fortement à tous ceux qui ont des oreilles en état de marche et un cerveau libéré de préjugés stupides et stériles d'écouter des extraits de l'album (qui sortira en janvier prochain) sur le site du groupe OzmaWebSite.
Vous y ferez, à n'en pas douter, une très belle découverte.



J-Yves

4/5: *****




vendredi 6 décembre 2013

Anneke van Giersbergen (Drive) - The Gathering (Afterwords)

The Gathering - Afterwords (10/2013)
Allez aujourd'hui on fait les fous: on se tente la double chronique !.. 2 pour le prix d'une, c'est la fête.
En même temps, le contexte s'y prête bien, parfaitement bien, même; à ma gauche The Gathering et leur album "Afterwords" sorti en octobre dernier, et à ma droite la blonde Anneke van Giersbergen et son "Drive" sorti un mois plus tôt. Faut-il le préciser ? Anneke a été durant 12 ans (de 1995 à 2007) la voix et la plume de The Gathering... 
Il est intéressant, depuis leur séparation, de suivre les trajectoires prises par les uns et les autres; enfin, disons plutôt l'une et les autres... intéressant et étonnant.
Du doom metal atmosphérique de "Nighttime Birds" à l'electro de "If_Then_Else", The Gathering n'a jamais réellement cessé d'évoluer, déstabilisant en cela un certain nombre de leurs inconditionnels. Depuis le départ d'Anneke, le groupe poursuit son exploration des chemins atmosphériques et planants, pour proposer aujourd'hui une musique très proche de l'ambient et du space rock. A peine un an après le très réussi "Disclosure", ce "Afterwords" ne modifie pas la direction suivie. On en est à la fois content, surpris et, disons-le, déçu. Car s'il s'écoute agréablement, au niveau de l'émotion et de l'intensité ça reste quand même léger... Si The Gathering vient jouer dans la cour de Dead Can Dance ou de Sigur Ros (ils en sont capables, ce sont d'excellents musiciens et de non moins excellents compositeurs) il leur manque encore ce sens de l'émotion qui distingue les grands des très grands. Étonnant lorsqu'on sait que justement ils maîtrisaient cette gestion de l'émotion à l'époque d'Anneke.

Et justement, Anneke, que devient-elle ?.. (quel enchaînement !)

Anneke van Giersbergen - Drive (09/2013)


Et bien la belle Anneke (pas trop mise en valeur sur la pochette de l'album, en vrai elle est beaucoup plus mignonne !)  ne fait plus ni doom, ni atmosphérique, ni ambient et a laissé tomber l'electro pour faire... de la pop. Pas encore celle de Lady Gaga ou de Katy Perry, qu'on se rassure, plutôt similaire à ce que faisait Garbage époque "BeautifulGarbage": vif, acéré, archi-produit, mais archi-formaté et sans surprises. On aurait pu penser que, libérée du poids du groupe qu'elle avait quitté, elle se dirigerait vers une musique plus personnelle tout en continuant d'explorer les sillons creusés par "Home". Personnellement je la voyais bien suivre les traces d'une Kate Bush. Tout faux. 
Alors bien sûr, tout n'est pas à jeter dans ce "Drive"; c'est chatoyant, ça fait bien claquer les enceintes, mais ça reste malgré tout superficiel. Un peu comme ces pommes au sucre rouge vif qu'on sert dans les fêtes foraines: l'emballage est beau, c'est alléchant, mais bon, au final ça n'a que le goût du sucre et on est déçu.

Chacun dans son style, très différent l'un de l'autre, ces 2 albums au final nous laissent sur notre faim. Il est à craindre qu'ils ne nous laisseront pas non plus un grand Souvenir...



J-Yves


match nul: 3/5  *****



vendredi 29 novembre 2013

Nemo - Le Ver dans le Fruit

Nemo - Le Ver dans le Fruit (2013)
Déjà lorsqu'on aborde le sujet du "rock progressif" avec quelqu'un, on a généralement le droit à une petite moue gentillette.. on sent bien que le type en face de vous ne vous dit pas réellement le fond de sa pensée, mais son petit sourire en coin vous donne une piste. Et si en plus vous enchaînez sur le "rock progressif français", alors là c'est souvent l'éclat de rire assuré. On a comme ça des talents de grands comiques cachés en nous dont on ne se doutait même pas...
Créé au tout début des années 2000, Nemo est donc un groupe de rock progressif français, (rires) comme Ange et Magma donc (re-rires).
Allez, redevenons sérieux maintenant... les plus courtes sont (souvent) les meilleures.
J'ai découvert Nemo en 2004, lors de leur premier passage au Prog'Sud, où ils présentaient "Présages"; ils y sont venus une 2eme fois en 2010, cette fois pour "Barbares". Leur présence scénique n'a cessé de prendre du volume, pour preuve leurs participations dans de nombreux festivals internationaux, aussi bien en Europe que de l'autre côté de l'Atlantique.
Le prog de Nemo est à l'origine très influencé par le jazz et la fusion. En conservant leur technicité irréprochable et en continuant de puiser leurs influences dans le rock "musclé" des seventies, le groupe va participer à ce renouveau du prog qui intervient à la fin des années 90-début des années 2000, lorsque le neo-prog commence de plus en plus à ressembler à une caricature de lui-même; il n'est plus neo, ni plus tout à fait prog. Le style du groupe va donc évoluer au fur et à mesure des 7 précédents albums (studio) pour atteindre aujourd'hui avec ce "Ver dans le Fruit" un prog à la limite du metal, dans la droite lignée d'un Dream Theather, d'un Pain of Salvation (période Remedy Lane), pas très éloigné de ce que nous propose Ayreon et son récent "The Theory of Everything"... en mieux !
Cette orientation metal n'est pas surprenante lorsqu'on sait que Jean-Pierre Louveton (guitare & chant) officie aussi chez Wolfspring, dont le 2eme album "Who's Gonna Save the World" est sorti il y a quelques mois, et dont le style, pour le coup, est carrément 100% prog metal...
Sans faire dans la grandiloquence, ni le m'as tu vu, ce Ver dans le Fruit en impose: d'abord par sa pochette, splendide (comme toutes les pochettes du groupe, pourrait-on dire, mais celle-ci plus particulièrement). La plus belle pochette des ces quelques dernières années, pour sûr, une réelle oeuvre d'art. Mais le contenu vaut le contenant, et l'album en impose aussi par sa longueur: double-CD pour un voyage d'environ 90 minutes !.. Enfin ce Ver en impose aussi par sa variété, sa grande qualité de production et d'écriture, et sa très haute technicité (sans vouloir faire de redite). Lionel Guichard à la basse (qui vient de quitter le groupe ce 3/11/2013), Guillaume Fontaine aux claviers et Jean-Baptiste Itier à la batterie sont des musiciens dont il faut souligner la maîtrise et la technique. Et je ne parle pas de Jean-Pierre à la guitare...
En contrepoint, 2 petites remarques.
Comme souvent dans le prog, et comme souvent dans les albums de qualité, il faut se laisser guider par cet album. La longueur du voyage peut impressionner, à juste titre. Mais la variété des compositions, les parties chantées alternant avec les longues plages musicales (le point fort du groupe) ne laissent pas la place à la monotonie ni à l'ennui.
La 2eme remarque concerne le chant; l'utilisation de la langue française, surtout dans le prog, est un exercice périlleux. La solution de facilité consistant à raconter 3 bricoles en anglais, je tirerai toujours mon chapeau à ceux qui poussent le perfectionnisme à écrire et chanter des textes dans leur langue maternelle. Ceux-là plus que les autres méritent la reconnaissance, parce qu'ils mettent la barre plus haut. Je suis un vieil imbécile aigri, c'est possible, mais on ne m'enlèvera pas de la tête que choisir de chanter en anglais, lorsqu'on est français, espagnol, italien ou norvégien, c'est la solution de facilité. Il fallait que ce soit dit.
Pour finir, je terminerais sur une petite remarque, un peu liée à ce qui a été écrit juste avant: la langue française n'est pas (forcément) synonyme de chansons au rabais, loin de là. OK, la langue du blues, de la soul, du jazz, c'est l'anglais. Mais le français, ça va bien aussi, tout comme l'espagnol ou l'italien... pourquoi l'anglais, toujours l'anglais ?
Je viens de faire une petite statistique rapide: il y a actuellement sur ce blog près de 50 chroniques. Plus de 10 chroniques concernent des artistes qui chantent en français (y compris nos amis du Québec)... 20%, c'est pas mal, non ?
A ce stade, 2 possibilités: soit il est possible de faire de la qualité en n'utilisant pas la langue anglaise, soit nous avons sur ce blog des goûts de merde... 


J-Yves

4/5: *****



Le Ver dans le Fruit
2CD - 93 mn 
Release: 2/09/2013 


CD1 
01. Stipant Luporum 2.01 
02. Trojan (Le ver dans le fruit) 8.53 
03. Milgram, 1960 5.59 
04. Verset XV 7.55 
05. Un pied dans la tombe 7.11 
06. Neuro-Market 6.34 
07. Le fruit de la peur 9.43 

CD2 
01. A la une 5.08 
02. Triste fable 7.46 
03. Allah Deus 5.08 
04. Opium 9.10 
05. Arma Diania 17.19
 



lundi 25 novembre 2013

DALVA - Mercenaire

DALVA - Mercenaire (09/2013)
Pour aujourd'hui ce sera une nouvelle chronique d'EP. Et pour aujourd'hui, ce sera DALVA.
A l'origine DALVA est plutôt un projet, avec à sa tête JoHan, auteur de deux précédents EP en 2008 et 2011. Sur ce "Mercenaire", premier EP signé DALVA et sorti en septembre dernier, on retrouve Erwan Karren à la basse et Thomas Chalindar à la batterie. Deux membres d'In The Canopy. Et oui, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas parlé d'In The Canopy sur ce blog, hein ?... La mayonnaise prend, à telle point que le projet devient groupe, enfin, trio plus précisément.
L'univers musical de Dalva oscille entre folk et indie-rock; très acoustique, alternant des sonorités sombres et d'autres plus aériennes, la musique distille des ambiances nuancées, feutrées mais jamais monotones. Chacun des 4 morceaux qui composent cet EP possède sa propre couleur, son propre climat, telle cette très belle "Aurore Boréale" qui nous berce dès l'entame.  
Mais la musique n'est pas le seul point fort de Dalva: difficile en effet de rester insensible à la poésie des textes (en français !) et à leur mise en avant par un chant clair et assuré. 
Un bien bel objet donc que ce (trop) court album, qui demande cependant quelques écoutes pour en appréhender toutes les facettes. 

Deux titres sont en écoute sur le site www.dalvamusique.fr.


par J-Yves


4/5: *****

samedi 16 novembre 2013

the Answer - New Horizon

The Answer - New Horizon (09/2013)
Amis du riff et des guitares qui saignent bonjour !... On range les instruments acoustiques et les flûtes, les ambiances automnales et champêtres de la chronique précédente (Midlake) et on sort le gros matériel; et évidemment on tourne tous les boutons "volume" à fond à droite. Voici venu le temps des riffs et des chants.
On ne découvre pas The Answer: depuis 2006, ce groupe irlandais a déjà fait parler de lui grâce à 3 albums incandescents, dont l'impressionnant "Revival" qu'on avait chroniqué ici-même sur ce blog à sa sortie en 2011. Un peu plus de 2 ans plus tard, voici "New Horizon", et on ne change pas une recette gagnante: 1/3 de hard-rock seventies, mélangé avec 1/3 de hard-rock (du "seventies" de préférence), et vous saupoudrez le tout avec du hard-rock (du bon hard-rock: celui des seventies fait parfaitement l'affaire). 
A ce stade, on peut logiquement en déduire qu'on a affaire ici à un truc daté pour vieux nostalgiques du Led Zeppelin, Deep Purple, the Who, Free et toute cette clique... Détrompez-vous. La grande force de The Answer est de signer des titres intemporels: ça ne sonne ni vieux ni daté, il n'y a pas de tics de productions, rien qui puisse indiquer la date d'enregistrement. C'est brut de décoffrage, spontané, direct, net et sans bavures. A l'Irlandaise, quoi. Difficile de ne pas penser à Rory Gallagher, du moins dans sa façon d'aller droit à l'essentiel. A l'heure actuelle, dans le même registre et dans le même style (hard-rock intemporel) on pense aussi aux Sheepdogs.
Au niveau formation idem, pas de fioritures: trio guitare-basse-batterie, plus le chant. Et quel chant... Cormac Neeson ne souffre pas la comparaison avec les plus grands (Plant, Gillan, Daltrey). Il a le coffre, la puissance et le timbre qu'il faut. Sa voix transpire le rock, comme d'autres transpirent l'émotion.
Encore une fois The Answer nous délivre une claque sonore dont ils ont le secret. Et comme des masos, nous, on en redemande !


J-Yves

4/5: *****





jeudi 14 novembre 2013

Midlake - Antiphon

Midlake - Antiphon (2013)
J'ai découvert Midlake en 2006, pour leur deuxième album au nom étrange, "The Trials of Van Occupanther" et à la pochette plus étrange encore. Immédiatement, leur folk, débordant largement les frontières du progressif, aux fortes sonorités seventies, aux accents psychédéliques et aux harmonies vocales aériennes m'a séduit. Le titre phare de l'album, "Roscoe", mais aussi "Head Home" ou "Young Bride" tournent encore régulièrement dans la platine...
Quatre ans plus tard, en 2010 donc (ne sortez pas vos calculettes...), le groupe sort "The Courage of Others"; tout en restant "champêtre", l'album cette fois est beaucoup plus sombre, lancinant, mélancolique et triste, mais surtout plus linéaire... pour résumer, un album déroutant. En tout cas beaucoup plus difficile d'accès que son prédécesseur.
Et voici donc de retour aujourd'hui les texans de Denton avec "Antiphon" (en français antiphone, ou antienne: "refrain, souvent bref et de préférence chanté, avant et après un psaume. Musicalement, l'antienne est l'ancêtre du refrain". Merci Wikipedia... et au passage, merci à celui qui a compris le lien entre le nom et la pochette de l'album de me faire parvenir l'explication, il aura ma reconnaissance éternelle...). 
Le groupe a perdu, entre-temps, leur leader et chanteur Tim Smith parti créer son propre projet (Harp). Souvent, le départ d'un leader fait dangeureusement tanguer le navire. D'autres fois, elles permettent au groupe de tout remettre à plat et de repartir sur d'autres bases. Et parfois, c'est comme s'il ne s'était rien passé, ou si peu. C'est ce qu'on ressent ici: l'album reste dans la continuité; pas de virage à 90 ou 180°, Midlake ne se jette pas dans le death metal ou le jazz-rock, mais continue de creuser son sillon dans ce folk progressif léger qui reste son univers de prédilection. Pas de rupture au niveau du chant, bien que moins basé sur les choeurs. Pas de rupture significative au niveau musical non plus, si ce n'est que les rythmes sont plus variés et que le ton se durcit sur quelques titres, notamment sur le surprenant "Antiphon" qui ouvre l'album (non, je sais, mais j'ai juré de ne jamais utiliser le mot "éponyme" !..) qui est un peu leur Helter Skelter... toute proportion gardée, évidemment. 
Pas de révolution musicale, donc, plutôt un retour en terrain connu. Ce qui n'est pas pour nous déplaire.
L'ambiance générale reste toujours mélancolique et nostalgique. Les arrangements toujours efficaces et sobres. Beaucoup moins linéaire que "The Courage of Others", plus proche de "The Trials..." et donc plus facile à aborder, cet "Antiphon" séduira les amateurs d'atmosphères langoureuses et aériennes.


J-Yves

4/5: *****






jeudi 7 novembre 2013

Kid Parade - EP

Kid Parade - EP (2013)
Si vous aimez le rock cérébral, mental, expérimental, bref, ce genre de truc en "-al", laissez tomber. Par contre si vous aimez le rock "debout", celui qui fait danser, sautiller ou taper des pieds, c'est bon, nul doute que Kid Parade vous plaira.

Dans un genre musical qu'on définit généralement comme "indie-pop" ou "powerpop", le format guitare-basse-batterie mis en place ici va droit à l'essentiel et ne s’embarrasse pas de lourdeurs inutiles.
Les 4 morceaux de cet EP (qui devrait être suivi d'un "vrai" album en début d'année prochaine) nous prennent par la main dès les premières secondes, et on se laisse facilement entraîner par ces mélodies énergiques, ces rythmes chatoyants et colorés, le tout porté par un chant alerte et légèrement écorché, faussement plaintif.
Quatre petits morceaux: c'est court... trop court ! on en reste sur notre faim; du coup on se repasse l'EP aussi sec, comme on ressert une petite gourmandise qu'on a bien appréciée.

Comme d'habitude, il est vivement conseillé d'aller faire un tour sur le site KidParadeMusic pour écouter l'EP et regarder quelques videos.


J-Yves

4/5: *****





samedi 2 novembre 2013

Paul McCartney - New

Paul McCartney - New  (© 2013)
Pour son dernier opus "NewSir Paul McCartney renoue avec ses anciennes amours Beatlesiennes  et nous livre à soixante et onze ans, certainement son album le plus abouti depuis longtemps car le dernier opus de Macca qui m'ait vraiment interpellé depuis des années était "Chaos And Creation In The Backyard".
Cependant il y eu bien d'autres  perles qui aient déjà émaillé sa  longue carrière post Beatles et qui fut plus que prolifique, que ce soit avec les Wings ou sous son propre nom, mais elles furent clairsemées dans ses différents disques.
En effet après avoir pété un câble, en accomplissant cette escapade tout à fait anecdotique vers des sphères style "Las Vegas" avec son précédent album de reprises "cheap" complètement dispensable pour tout amoureux des Fab Four, voire de "pop mélodique", il revient en pleine forme pour ce "New" qu'on n'attendait plus.
Je ne vais pas ici vous refaire l'historique de ce fabuleux musicien qui formait un duo unique en son genre avec John Lennon, et qui s'escrime depuis de longues années à essayer de recréer cette fabuleuse alchimie en solo; mais John étant parti vers d'autres cieux, on peut vraiment regretter que l'homme qui marche nus pieds sur la pochette d'Abbey Road n'y soit que si rarement parvenu.
McCartney a pourtant réalisé de très bons albums et a même touché au classique avec son "Oratorio" en 1991; le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est un musicien COMPLET au talent indéniable, possédant une voix reconnaissable entre mille et empreinte d'une émotion constante.
Les mélodies qu'il a composées avec son alter ego font partie du patrimoine de la "Pop Musique", les chansons des Beatles étant intemporelles, elles  traversent allègrement les décennies.
Alors sur ce nouvel opus appelé simplement "New", on retrouve en grande partie la "magie" (qui a dit la "Magical..." ?) des créations issues de son prestigieux tandem, sur chaque titre l'influence d'un des albums des Quatre de Liverpool se ressent largement.
Je ne sais pas pourquoi Paulo a attendu si longtemps pour pondre un disque aussi proche de son groupe légendaire, mais il est vrai que l'inspiration peut parfois faire défaut; pour ce disque Paul a convoqué différents producteurs: Ethan Johns, Mark Ronson, Paul Epwort et Giles Martin le fils de l'illustre George Martin surnommé souvent "le cinquième Beatles".
La production de "New" se veut donc hyper élaborée, et cette galette sonne effectivement super "pointue" et résolument moderne dans son ensemble.
Bon! il faut se calmer, nous sommes assez loin d'un "Sergent Peppers", voire d'un "Revolver", faut relativiser, mais ce nouveau cru est de grande qualité. Je pense que McCartney désirait se lâcher, sans complexe et parvenir encore à nous étonner en  composant ces quinze délicieuses mélodies.
Tout y est: bandes à l'envers, batterie Starienne "rétro" et minimaliste, rythmique Harrissonienne, refrains, inoubliables vocaux superposés à outrance, piano emplit de réverb',  cœurs en totale harmonie et cette VOIX qu'on n"oubliera jamais... tout l'univers (qui a dit "Universe" ?) des quatre garçons dans le vent ressort de tous les pores de "New".
Surtout ne sentez aucune nostalgie dans mes propos, ce jeune septuagénaire peut en montrer à beaucoup, et pour l'anecdote, j'ai dans mes relations un vieux guitariste de dix sept ans qui connaît tout son McCartney par cœur, et qui de surcroît a acheté ce disque en vinyle, moi le vieux "bab" qui écoute souvent en MP3, voyez le paradoxe !!
Le compositeur de "Yesterday" n'a pas finit de nous surprendre, il peut encore, s'il le désire vraiment, réaliser des disques du niveau de "New", nous en sommes absolument persuadés, rendez vous "Tomorow" (qui a dit "Never Knows" ?)

Dany 


5/5: *****



mardi 22 octobre 2013

Noem - Petites Apocalypses

Noem - Petites Apocalypses (2011)
Il y a des jours, comme ça, où on n'arrête pas de râler après ce maudit ordi, cette foutue tablette, ou encore cet enfoiré d'internet qui n'en font qu'à leur(s) tête(s) !.. ne souriez pas, ça vous est forcément arrivé. Et puis il y a des jours, comme ça, où vous ne savez pas trop qui remercier d'avoir inventé ces fantastiques outils de communication; un jour où vous trouvez dans votre boîte e-mail un message, un lien, vous invitant à découvrir un artiste, un groupe, un album. Parfois on tombe sur un caillou, et parfois on tombe sur un bijou...
C'est comme cela que j'ai découvert Noem, jeune groupe originaire du Québec. Ceux qui suivent plus ou moins régulièrement ce blog (c'est-à-dire Dany, moi et les robots de recherches...) ont eu plus d'une fois l'occasion de lire des chroniques "canadiennes": de Kathleen Edwards à Matt Leaf, en passant par les Sheepdogs et, bien entendu, le Loner himself, les occasions de faire un tour "en face" ne sont pas rares.

Noem c'est donc 5 musiciens: Vincent (voix, guitare), Charles-Emmanuel (claviers), Antoine (guitare), Benoît (basse) et Jean-Philippe (batterie). Issus de la scène, ils auto-produisent fin 2011 leur premier album "Petites Apocalypses" qui arrive ces jours-ci dans nos oreilles.
A la croisée du folk, du rock et de l'electro, la musique de Noem est un savant mélange de poésie et d'intensité, de douceur et de rage intérieure. La voix de Vincent, sensible et apaisée, met en lumière des textes d'une beauté sombre et singulière. La douceur du chant, parfois souligné d'une merveilleuse voix féminine, contraste avec la noirceur et la dureté du propos ("Clandestin", "Mr Lincoln", "Nostradamus"). Et lorsque le chant, le texte et la musique sont à l'unisson, ça donne ce morceau magnifique, "Les Ombres Chinoises", pour moi le meilleur titre de cet album.
Très mélodiques, s'appuyant sur des arrangements et des orchestrations de très grande(s) finesse(s), les titres s'enchaînent les uns après les autres, sans temps morts. Album sombre ne signifie pas (forcément) rythme lent et monotone. La preuve ici, où le tempo s'accélère ou ralentit au gré des 12 chansons. Paradoxalement, ou étrangement, aucun refrain ne trotte dans la tête lorsque la dernière note de l'album s'éteint, ce qui témoigne de la richesse et de la densité musicale de cet opus. On apprécie aussi grandement l'utilisation de la langue française, qui nous permet de profiter à plein de la puissance et de la poésie des textes.


Entre l'electro du "Déménagé" de Daran et la pop-folk obscure et intimiste d'I Am Kloot, ces Petites Apocalypses distilleront sournoisement leur venin musical chez l'auditeur attentif, qui tombera, au fil des écoutes, sous le charme de la douce noirceur de ce magnifique album.

Conseil: foncez écouter l'album sur le site du groupe: noem.ca
 

Parfois on tombe sur un caillou, parfois on tombe sur un bijou...



J-Yves

5/5: *****

vendredi 18 octobre 2013

Anathema - Universal

Anathema - Universal (DVD - 2013)

Théâtre antique romain de Philippopolis (Plovdiv), en Bulgarie. Nous sommes ici parce que nous y sommes, dans cet air si fin et si léger... Une bien belle journée pour s'évader, en quelque sorte. Serait-ce le calme avant la tempête (ou l'inverse) ? Du début jusqu'à la fin, tout peut arriver, tout. Mais nous ne nous laisserons influencer ni par les phénomènes météorologiques, ni par le moindre désastre naturel.
Nous sommes universels, intouchables, baignant dans une lumière imaginaire. Les anges déambulent parmi nous, si proches, comme dans ces rêves fragiles où l'on s'imagine sur les ailes de Dieu. Dans ces paysages intérieurs, tellement profonds, résonnera bientôt la chanson foudroyante, celle qui transforme un hiver émotionnel en royaume de terreur ou de panique... sans laisser aucune trace.

Nous sommes ici parce que nous y sommes

Pour l’Éternité (y es-tu, toi ?).. 

Il ne s'agit pas d'une simple erreur, ni de jugement, ni de quoi que ce soit d'autre. De toute façon, c'est sans alternative

Puis viendra, sans violence, telle la clarté d'une pleine lune parisienne, le moment où nous nous séparerons, sur un dernier au-revoir.

Intouchables...


Promo pic


J-Yves


-/5: Au-delà du chef d’œuvre, on ne note plus...


CHAPTERS:
Untouchable, Part 1
Untouchable, Part 2
Thin Air
Dreaming Light
Lightning Song
The Storm Before the Calm
Everything
A Simple Mistake
The Beginning and the End
Universal
Closer
A Natural Disaster
Deep
One Last Goodbye
Flying
Fragile Dreams


EXTRAS:
Panic
Emotional Winter / Wings of God
Internal Landscapes
Fragile Dreams



BONUS: A NIGHT AT THE UNION CHAPEL
Kingdom
Thin Air
Angels Walk Among Us
A Natural Disaster
Fragile Dreams

mardi 15 octobre 2013

Milla BRUNE - Nevermind

Milla Brune - Nevermind (2013)
Milla Brune, comme son nom ne l'indique pas, est une songwriter (auteur-compsiteur-interprète) originaire de notre plat pays voisin, de Bruxelles plus exactement. Après avoir grandit dans un environnement baignant dans le jazz et la musique classique, elle va par la suite développer son univers en y ajoutant ses propres influences: hip hop, soul et rythm & blues. Mélange détonant.
Elle sort en 2012 son premier EP de 6 titres, "The Other Woman", suite à une longue période où elle forge son style sur scène (Europe, Afrique, Amérique Latine) via de nombreuses collaborations et rencontres. Elle acquiert une expérience certaine, qui s'entend à l'écoute de ses chansons d'une grande maturité.
Son deuxième EP, "Nevermind" sortira prochainement en novembre. Dans la lignée de "The Other Woman", on retrouve tout au long des 4 titres de cet EP l'éclectisme et le minimalisme si spécifiques à cette artiste à la voix délicate et suave. Une voix soul, dans toute la beauté du terme.
Sans fioritures ni artifices, les arrangements et les orchestrations mettent superbement en valeur l'ambiance chaude et intime qui se dégage de ces chansons, et soulignent parfaitement le chant tout en finesse et en douceur de Milla. Un chant en anglais, pour 2 raisons: d'abord, étant Belge, pour s'adresser à un maximum de gens (Wallons & Flamands, sans distinction), et ensuite parce que l'anglais est bien la langue de la soul et du rythm & blues...


Conseil: laissez-vous bercer et emporter par ces superbes chansons, vous m'en direz des nouvelles !.. de notre côté, nous allons à partir de ce jour suivre attentivement cette artiste qui ne mérite qu'une chose: la reconnaissance !


Pour écouter, c'est ici: http://www.millabrune.com/





J-Yves

5/5: *****

dimanche 13 octobre 2013

MOBY - Innocents

MOBY - Innocents  - (Because Music © 2013)
MOBY sur le Blog du Jester ? La chose peut sembler effectivement étrange! Mais voilà, puisque la vocation du site est d'être éclectique et de ne pas avoir d'oeillières, MOBY peut y figurer fièrement et sachez que je considère son dernier album "Innocents" comme étant certainement une de ses meilleures réalisations à ce jour.
On avait laissé le multi instrumentiste avec "Destroyed", et après une petite dizaine d'albums assez inégaux, Mister "electro" fait un come-back prestigieux en nous offrant cet "Innocents" tout à fait élégant.
MOBY nous présente cet album entièrement enregistré dans son home studio; il est de retour avec ses mélodies toujours empreintes de mélancolie, et qui demeurent sa marque de fabrique. Il trouve ici le juste équilibre entre la lueur euphorique de ses productions antérieures et le climat mélancolique qu'il a su apporter à ses plus belles compositions.
Les "samples" sont encore omniprésents, MOBY les utilise fréquemment, il célèbre toujours le culte du minimalisme musical, mais en y ajoutant cependant sa patte unique en son genre.
Ce tempo mi lent figurant sur tous ses disque est présent une fois de plus, il faut savoir que MOBY est une sorte d'OVNI dans le paysage musical américain, car il ne se réfère que très rarement aux canons du genre, et cède très peu à la facilité, le seul "hit" potentiel de l'album étant "Perfect Life" circulant depuis un bout de temps sur YouTube.
Je lui préfère largement l'ambiance générale de cet opus dont les thèmes assez tristes dans l'ensemble sont très évocateurs d'une vision d'un futur plutôt glauque, dont MOBY en serait l'annonciateur.
Cette atmosphère pesante perdure sur quasiment tout l'album, les refrains hypnotiques proposés sont très bien ficelés et souvent accompagnés de belles voix féminines ou masculines.
Si vous vous intéressez au musicien et que vous avez apprécié ses albums "18" ou "Hotel", vous risquez fort de succomber à la tentation d'"Innocents" dont les chansons ne vous quitteront pas de sitôt et vous paraîtront addictives, tout en sachant bien sûr que nous sommes très loin de la musique progressive qui restera quoiqu'il arrive ma/notre musique de prédilection, mais il faut savoir de temps à autre changer d'univers pour mieux apprécier les fondamentaux.




 
Dany 


 5/5: *****

jeudi 3 octobre 2013

Fish - A Feast of Consequences

Fish - A Feast of Consequences (2013)
Il y a 2 principes qui régissent ce blog:
-1/ on y écrit ce qu'on pense, et on pense ce qu'on y écrit, sans se prendre la tête.
-2/ on y parle avant tout de ce qui nous plaît; quel interêt de descendre un artiste ou un album en flèche ?.. Le principe n°1 ayant pour but d'empêcher les chroniques "bisounours", où tout le monde est beau et gentil, ainsi que les articles faux-culs, si on n'aime pas un album, on n'en parle pas. Point.
Pourquoi ce préambule ?
Et bien parce qu'une fois n'est pas coutume, je vais déroger au 2eme principe: je ne vais pas être gentil, je vais parler d'un album qui ne me plaît pas. Après le Blackfield dernièrement, faudrait pas que ça devienne une habitude !.. Et c'est d'autant plus dur qu'il s'agit ici d'un artiste que j'admire.
Fin du préambule.

Bon alors, ce nouvel album de Fish ?
Très bonne production: un son nickel, des instruments bien nets, bien distincts, pas de bouillie indigeste. Sur la forme, rien à dire, c'est excellent.
Pour le reste, par contre... Alors oui, ça démarre bien: Perfume River, All Loved Up, c'est du bon. Perfume ne tient pas la comparaison avec Vigil (in a Wilderness of Mirrors), ne lui arrive pas au mollet, mais j'ai décidé de ne pas être totalement méchant... Et puis Vigil, c'est un chef d'oeuvre, difficile ne serait-ce que de l'égaler. Ça se gâte avec Blind to the Beautiful (rien que le titre, déjà...) mais restons indulgent. On fait bien, puisque A Feast of Consequences, tient largement la route (rien que le titre, déjà...). Allez, disons que jusqu'à Crucifix Corner, soit une bonne moitié de l'album, c'est pas mal foutu niveau compos, architecture des morceaux, bien qu'encore une fois, ça ne tient pas la comparaison avec près de la moitié de la discographie du géant Ecossais. Et puis alors, à partir de The Gathering, désolé les amis, mais c'est limite écoutable. C'est bien simple, je suis incapable d'écouter les 5 derniers morceaux dans leur intégralité. Après 2 mn maxi, je passe au titre suivant. Dur... Mais dur aussi pour mes oreilles... Sérieusement, qui arrive à écouter The Leaving jusqu'au bout ? (rien que le titre, déjà...)
Mais enfin, le fond, quoi, le fond !! La consistance !! Où sont passés les riffs magiques, les envolées qui tuent, les grooves de la mort, les structures à tirroir(s), les fausses pistes ?.. Où se sont barrées l'émotion, l'intensité, la puissance, la magie ?.. La voix, elle, on sait qu'elle a déposé le bilan depuis pas mal de temps, mais là, paradoxalement, c'est pas le problème. Ta voix change, fout le camp: tu changes de registre, tu t'adaptes. Ça ne remet pas en question le fond: la voix, c'est juste la forme.
Sur le fond, justement: ça fait un moment que Fish tourne en rond (poisson, aquarium: après tout...). Plus sérieusement, depuis Fellini Days, il se "contente" d'un rock légèrement musclé aux entournures, de quelques balades assez bien troussées, et puis ?.. Perfume est décevante à ce niveau, et à la fois significative: on attend (en vain) que ça décolle, que ça explose, que ça démarre un bon coup... Et puis non, ça reste juste gentillet. Sympa, mais gentillet. Comme l'ensemble de l'album.
Perso, il est là le problème majeur: le contenu, la consistance. Ce type nous a transporté, a écrit des chansons incroyables. Mais le contenu, ce n'est pas que le texte. La musique sublime le texte, rarement l'inverse. On est beaucoup plus indulgent avec des chansons au texte pauvre: en tant que fan ultime des Beatles, je sais de quoi je parle !

Un texte magnifique sur une musique moyenne, ça reste une chanson moyenne. Et des chansons moyennes, ça ne peut pas donner autre chose qu'un album moyen.



J-Yves

3/5: *****







vendredi 20 septembre 2013

Blackfield - IV

Blackfield - IV (2013)
On ne présente plus Blackfield, d'autant plus qu'on en a déjà parlé ici, sur ce blog... Ah, vous n'étiez pas là ?.. Vous aviez piscine ?.. Bon ok, on présente, mais vite fait alors..
Blackfield est un duo composé du compositeur et songwriter israélien Aviv Geffen et de l'homme-a-tout-faire-et-aux-10000-projets-parallèles Steven Wilson.
Après 3 albums, voici venu IV, le ?.... 4ème album, bravo madame, bonne réponse !
Sur le précédent, Welcome to my DNA, Wilson avait déjà lâché du lest: pour faire face aux multiples projets qu'il mène de front, il avait laissé à Aviv les commandes principales. Le résultat fut concluant: d'orientation plus "pop" que "prog", l'album n'a pas déçu les auditeurs attentifs que nous sommes, et en a même enthousiasmé plus d'un (moi y compris).
Pour le IV ici présent, Wilson n'a pas laissé que les commandes à Aviv: il n'est pratiquement même pas monté dans l'avion. Il s'est contenté de filer un coup de main pour le mixage, pour les arrangements,  joue quelques parties de guitare et prend le chant sur 2 morceaux  seulement (sur les 11 de l'album). Autant dire qu'il ne fait rien, quoi, dans le langage wilsonien.
Aviv se retrouve donc tout seul, ou presque. Il appelle quelques potes à la rescousse, et pas n'importe qui: Vincent Cavanagh (Anathema), Jonathan Donahue (Mercury Rev) et Brett Anderson (Suede). Excusez du peu...
Et oui, mais voilà: les ingrédients sont bons, le cuistot est bon, la recette n'est pas mauvaise, mais plouf, le plat est mauvais. Ça arrive, hélas...
Avant tout, soyons clair: il s'agit ici d'un album de pop. Les mauvaises langues diront de la mauvaise pop: la sucrée, la mièvre, celle qui dégouline. Pas tout à fait faux... Tous les morceaux sont au format couplet-refrain, pliés en 3 mn chrono, voire moins, ce qui donne un album de 30 minutes pour 11 titres. Ça fait court...
Ceci dit "pop", c'est pas un gros mot !.. Il y a et il y a eu de la bonne "pop", les exemples sont nombreux, mais là, avec ce IV, on a de temps en temps des réminiscences de ce qu'elle peut produire de pire. Ainsi "Jupiter" nous fait penser à du mauvais Chicago (il y a eu du bon Chicago, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !). "Sense of Insanity" nous fait penser à... rien, de même que "XRay": pas de relief, ni profondeur, ce qui en font des morceaux aussi plats que l'encéphalogramme d'un spectateur courant à côté d'un dopé pendant l'ascension d'un col sur le Tour de France (je change un peu, vais pas toujours taper sur la télé-réalité...).
Car oui, c'est bien ce qui manque à cet album: de la consistance. Les mélodies sont sympas, mais c'est à peu près tout, ça reste superficiel, creux et fade. Le compte n'y est pas, surtout venant de la part de tels artistes. D'un album pop, on attend des refrains accrocheurs, des mélodies agréables, des airs gais, chics et entraînants. Rien de tout ça ici. On ne s'ennuie pas, non, mais on ne s'éclate pas non plus. Et c'est bien dommage. Tout ce qu'on espère, c'est que le projet Blackfield ne s'arrête pas là, ça ferait tâche pour ce qui a été, jusqu'ici, un sans-faute.

J-Yves


2/5: *****