dimanche 31 mars 2013

Riverside «Shrine Of A New Generation Tour» - Le Divan du Monde

RIVERSIDE "Shrine Of A New Generation Tour" + DIANOYA + JOLLY le 20 Mars 2013 Le Divan du Monde - Paris

Soirée très alléchante qui nous attend ce 20 mars, car pour sa tournée 2013 RIVERSIDE s’est entouré de deux  jeunes groupes DIANOYA et JOLLY, cela ne pouvait être que plus attrayant et en effet ça le fut.
Pour ce qui me concerne c’était la troisième fois que j’assistais à un concert de RIVERSIDE, et je pensais que le groupe Polonais ne me surprendrait plus, et bien c’était mal les connaître, car jamais deux sans trois leur prestation m’a séduit au-delà de mes espérances.
DIANOYA ouvrait le bal, c’est un bon petit groupe qui a bien chauffé la salle, mais qui paraissait un peu léger encore, on sentait chez eux un certain amateurisme pouvant faire défaut à un groupe débutant.
JOLLY qui leur succédait ne m’a pas personnellement réjouit plus que ça, je sais que pas mal de monde pense le contraire, moi je suis resté sur ma faim, ça manque vraiment d’originalité, ça sonne pêchu et les musiciens sont pleins de bonne volonté, mais on a du mal à rentrer pleinement dans une musique assez conventionnelle, c’est-à-dire un post rock dénué de personnalité.
Cet avis n’engage que moi, n’y voyez aucune amertume, ni côté "blasé", car  ces deux groupes ont le mérite d’exister et de se défoncer sur scène, on sent chez eux une profonde envie d’exister musicalement, ils sont plein d’entrain et on comprend qu’ils prennent un réel plaisir à ouvrir pour RIVERSIDE.
Le batteur de JOLLY sortit d’ailleurs un instant de ses drums et remercia  énormément le combo qui apparemment a tenu à les avoir avec DIANOYA sur cette tournée, ce qui est tout à leur honneur, il est vrai que pas mal de musiciens connus devraient faire de même pour permettre de découvrir de nouveaux talents.
Heureusement les deux groupes jouèrent une petite demi-heure chacun, laissant place à RIVERSIDE pour qui le public s’était réellement déplacé.
Le groupe a atteint à présent une pleine maturité et s’éloigne quelque peu de ses premières réalisations, je précise au passage que ses trois premiers albums "Rapid Eye Movement", "Out Of Myself" et "Second Life Syndrome"  sont absolument fondamentaux et représentent à mon sens le meilleur de RIVERSIDE.
 




Je ne voudrais en aucun cas dévaloriser la suite de leur carrière exemplaire dont ils font une démonstration plus que réjouissante durant cette superbe tournée.
A présent le combo entame une direction plus "pop", mais sans exagération aucune, ils sont à ce jour  au maximum de leur jeu, ils ont acquis une grande maturité, leur leader  Mariusz DUDA chante de mieux en mieux, secondé par ce fabuleux guitariste Piotr GRUDZINSKI aux sonorités éclatantes, et malgré son look de "hardos" ce mec est d’une finesse inouïe, et oui une fois de plus "l’habit ne fait pas le moine".



Ils viennent nous voir pour la sortie de leur nouvel album "Shrine Of New Generation", largement joué ce soir, les musiciens sont en parfaite cohésion et ils ont maintenant la "patte" RIVERSIDE reconnaissable entre mille, et leur public  le confirme, lui faisant une ovation et vouant au groupe un culte en quelque sorte en lui offrant durant cette belle soirée une véritable consécration.
Le claviériste Michal LAPAJ s’épanouit largement autour de ses trois "bécanes" qu’il fait rondement tourner, ses interventions auprès du guitariste  sont ingénieuses et finement trouvées, bref le bolide RIVERSIDE tourne à plein régime.



Vous l’aurez compris cette soirée fut passionnante, les musiciens ayant mis le paquet, et après deux rappels, ils nous lâchèrent, car totalement épuisés mais ravis autant que nous. RIVERSIDE a donné ce soir un concert d’une grande intensité émotionnelle, le public les acclamant largement, leur succès étant amplement mérité et malgré une fatigue évidente, ils se prêtèrent au jeu  après le concert pour une séance de dédicace et de photos avec décontraction, ce qui est le lot des plus grands, sans mégalomanie ni "grosse tête", certains tout petits musiciens hexagonaux pourraient en prendre de la graine !!!  



Photos: Christian ARNAUD

 
Dany
 
5/5: *****




dimanche 17 mars 2013

Klaus Schulze - Shadowlands

Klaus Schulze - Shadowlands (2013)
On ne présente plus Klaus SCHULZE dont la carrière a été plus que prolifique, depuis ses débuts avec ASH RA TEMPEL et sa collaboration avec le grand TANGERINE DREAM, le musicien a réalisé un paquet d’albums sous son nom, parfois inégaux, mais jamais anodins.
Klaus SHULZE fut un des pionniers de ce que l’on appelait communément le "kraut rock", dont il fut un des chefs de file avec TANGERINE DREAM et dans une moindre mesure KRAFTWERK qui était nettement plus accessible. Cette école avait fait son terreau en Allemagne d'où sont sortis pas mal de musiciens se référant à ce mouvement.
Ce style de musique dite "planante" est un peu tombé en désuétude ces dernières années, néanmoins des musiciens comme Edgard FROESE et bien sûr Klaus SHULZE ont toujours été présents et n’ont jamais lâché l’affaire.
Ces musiciens ont été des précurseurs et ont ouvert une voie complètement novatrice, et ont été fondamentaux dans ce courant artistique, ils créèrent cette musique répétitive et basée en majeure partie sur les synthétiseurs et programmations de tous genres. On ne peut pas qualifier Klaus SHULZE de musicien à part entière, mais c’est justement le caractère minimaliste (et très souvent improvisée) de cette musique qui lui confère toute son originalité.
J’en étais personnellement resté à la collaboration de Klaus avec une de mes chanteuses de chevet, la merveilleuse Lisa GERRARD (de DEAD CAN DANCE) avec qui il réalisa un double CD "Farscape" en 2008, ce fut une rencontre tout à fait improbable qui découla sur un mariage musical de toute beauté entre ce chant liturgique d’un autre monde et une musique synthétique et d’apparence froide.
Avec "Shadowlands" Klaus SHULZE revient aux fondamentaux, c’est-à-dire à ses premières amours que furent les albums "Cyborg", "Mirage" ou mon préféré "Timewind" tryptique incontournable du claviériste, défiant les courants et les modes en restant fidèle à son image, composant une musique qui semble la plupart du temps créée pour le cinéma.
Alors si vous n’aimez pas les ambiances éthérées, aériennes ainsi que les boucles de synthés répétées à l’infini, passez votre chemin, cette musique n’est pas faite pour vous, et pourtant elle est loin d’être contemplative et demeure d’une infinie richesse dans sa construction linéaire.
Parmi les trois chanteuses créditées sur "Shadowlands", on retrouve la brillante Lisa GERRARD, dont les interventions sont une fois de plus super émouvantes.
Klaus SHULZE quant à lui évolue dans un registre qu’il n’a jamais quitté et catapulte ses notes en s’adressant à notre imaginaire et celles-ci nous enivrent pour l’éternité.
Shadowlands est sorti en double CD (il existe une version simple avec trois titres), et les amoureux des albums "fleuves" seront à la fête puisque plus de deux heures de musique sont interprétées ici.
Klaus retrouve l’inspiration de ses débuts sur ces albums et a enregistré cinq longs titres (dans le double CD), dont les thèmes sont fréquemment "orientalisants" (notamment sur "Tibetan Loops", ce morceau me fait sortir les larmes à chaque écoute).
Klaus rejoint par instant un des maitres du genre, j’ai nommé l’immense VANGELIS, (dont perso j’attends avec impatience un nouvel album), et ce dans la composition de plusieurs passages assez mélodieux.
Certains auraient pu penser de le musicien s’était retiré du circuit, et bien il n’en est rien les "dinosaures" sont toujours vivants et produisent une musique que tous les petits Guetta de pacotille n’envisageraient jamais, même dans leurs rêves les plus fous.


Dany

5/5: *****



mercredi 13 mars 2013

David Bowie - The Next Day

David Bowie - The Next Day (2013)
Dix ans après son dernier album “Reality Mister BOWIE remet le couvert pour ses soixante-six printemps. J’avais bien apprécié cet album et sa grande particularité, c’est-à-dire qu’il était vendu avec un DVD "live" en studio reprenant exactement les mêmes titres que sur le CD, j’avais trouvé l’idée super originale, c’était du jamais vu auparavant à ma connaissance.
J’ai beaucoup aimé ce grand artiste à la carrière assez exemplaire et prolifique, car à part quelques faux pas (je pense notamment à la période "Let’s Dance") David BOWIE a pondu de nombreux chefs d’œuvres incontournables de la "pop" de grande qualité.

Mes premières amours avec le musicien commencèrent avec "Hunky Dory" magnifique album, où l’on trouvait ce fantastique morceau qu’était "Life On Mars", et ce n’était qu’un début, je vous signale, mais ça vous le saviez, que le père Rick WAKEMAN officiait déjà sur cet opus.
Cette carrière s’étalant sur une quarantaine d’années, je ne vais pas vous refaire l’historique du bonhomme ici, car j’imagine que vous connaissez son parcours plus que  respectable, mais je vous glisse cependant mes albums favoris du sieur BOWIE.
Je commencerai par "Space Odity" (dont le thème fut plus que précurseuret l’immense "Ziggy Stardust" (bourré de hits mémorables), puis le fameux "Hunky Dory" dont je vous parlais plus haut, "Low" produit par Brian ENO (certainement son album le plus proche du prog). 
J’ajouterai l’album "Scary Monsters" dans lequel on trouve un mec qu’on connaît un peu, Robert FRIPP, puis "Station To Station", "Aladin Sane", "Heroes" (dont le titre éponyme est sans doute sa composition la plus emblématique) et "Heaten" avec une participation de MOBYcette liste n’est pas exhaustive, mais elle n’engage que mes goûts personnels, parmi les autres perles qu’il a réalisées.
On ne peut pas dire que "The Next Day" qui nous arrive aujourd’hui soit un de ses meilleurs crus, loin de là, j’aurais aimé vous dire le contraire, mais malheureusement cet album peut être considéré comme mineur dans la longue discographie de "l’homme qui venait d’ailleurs".

Signe des temps ? Ou peut-être que le musicien n’aurait plus rien à dire ? J’opterai pour une autre solution en mettant cet album entre parenthèses en attendant une suite, car suite il y aura, je pense qu’il n’a pas dit son dernier mot, on compte bien sur lui pour nous repondre un grand disque, il en a tout à fait le talent et les moyens.

L’album est produit par le fameux Tony VISCONTI,  et évidement tout n’est pas à jeter ici à commencer par "Love In Lost" morceau bien enlevé avec ce SON BOWIE avec cette rythmique implacable et un Gerry LEONARD qui le suit depuis plusieurs albums, toujours puissant à la guitare.

J’apprécie beaucoup aussi "Where Are We Now" dont le refrain est splendide et qui a du mal à nous quitter, rien que pour ce titre "The Next Day" vaut le détour.
Concernant le line up on notera la présence de Tony LEVIN à la basse et pour le coup c’est une belle surprise, BOWIE s’est souvent entouré d’excellents musicos.
Voici un petit avant dernier pour la route "You Feel SoLonely You", c’est ce genre de titre mi-lent que j’adore chez ce chanteur et qu’il n’exploite que très rarement sur cet album plutôt "rentre dedans".
Pour être très précis, j’ai entre les mains la version simple disposant de quatorze titres, il existe une version "de luxe" avec trois titres supplémentaires qui sont sans doute différents.
Pour l’heure vous l’aurez compris, je ne suis pas tombé à la renverse c’est un album dispensable qui peut plaire aux inconditionnels, et portant  j’en fais assez partie, sauf que là……
Avant de vous quitter je vous conseillerai  d’écouter le dernier titre du CD simple "Heat" un des meilleurs moments  de cet opus, mais ça fait un peu juste sur cinquante-quatre minutes de musique, alors pas de problème, "David réveille-toi, et remue toi un peu, tu ne vas pas nous laisser avec ce petit disque entre les oreilles".


Dany

3/5: *****





vendredi 8 mars 2013

Coheed and Cambria - The Afterman: Descension

Coheed and Cambria - Descension (2013)
J'ai découvert les américains de Coheed and Cambria (C&C pour les intimes) il y a quelques mois, pour la sortie de leur 6eme album studio: "The Afterman: Ascension", première partie d'un double concept album. Voici donc, 5 mois plus tard, la deuxième partie, "The Afterman: Descension". 
L’œuvre musicale de C&C s'appuie sur divers récits de science-fiction écrits par le leader du groupe, Claudio Sanchez. Récits qui ont été édités sous forme de roman et même de bandes dessinées. En ce qui nous concerne, nous avons donc affaire ici à la version musicale.
Et musicalement, ça donne !.. 
C&C verse dans un metal alternatif / prog metal, assez proche d'un Mars Volta, mais en plus accessible et au sens de la mélodie plus prononcé. Un metal en tout cas loin des caricatures du genre, avec grosses caisses à double pédale, basses en mode rouleau compresseur / tirs de missiles sol-air et murs de guitares saturées qui vous réduisent les tympans en miettes. Pour ce que je connais de C&C, c'est-à-dire les 2 derniers albums, pas de ça ici. C'est puissant, oui, mais maîtrisé, technique et mélodieux. 
La bande à Sanchez s'essaie à un metal ambitieux, qui sort des sentiers battus. Et il faut bien reconnaître qu'ils ont les moyens de leur ambition. Ces gars-là sont capables de jouer n'importe quoi, dans n'importe quel style, et dans ce Descension ils s'en donnent à coeur joie. Un Number City aux accents funk (cuivres compris !), un Away We Go très Bon Jovi-en, une balade tout droit sortie des années 70s (Iron Fist), du metal pur et dur (Key Entity Extraction, Gravity's Union)... varié, multiple, agréable, les 44 (petites) minutes s'écoulent sans qu'on ne ressente une seule baisse de régime ou d'intensité. Une fois embarqué dans ce voyage intersidéral, thème de l'album, difficile de s'arrêter en cours de route...


Excellent de bout en bout, cet ovni est bien parti pour être parmi les joyaux de 2013.



J-Yves

5/5: *****

jeudi 7 mars 2013

Alan REED – First On A Field Of One

Alan REED – First On A Field Of One (2012)
Je dois avouer que je me suis procuré cet album d’Alan REED sans grande conviction, car je n’ai jamais été très amoureux de sa voix au sein de son ex et célèbre groupe PALLAS avec qui il participa pendant vingt-cinq ans et dont le divorce avec le groupe s’est apparemment très mal passé.
J’aimais néanmoins beaucoup PALLAS dont l’album emblématique "The Sentinel" restera gravé dans les annales de la musique progressive, j’adorais cet album avec l’ancien chanteur Euan LOWSON, ils réalisèrent aussi de très bons albums avec Alan REED c’est certain, je n’en disconviens pas.
Et bien j’avais mésestimé le travail d’Alan REED, car la première réalisation de notre écossais "First On A Field Of One" est parfaitement présentable, il est allé chercher dans d’autres terrains musicaux, et nous livre aujourd’hui un album de "pop celtisante" relativement court (quarante-deux minutes) mais très bien ficelé et super agréable à écouter.
On pourra même penser par instant à FISH (origines obligent), Alan a très légèrement modifié sa voix, lui donnant plus d’émotion sur cet opus, je la trouve moins poussive qu’à l’époque de PALLAS, mais chacun ses goûts, vous aimiez certainement, moi j’y étais quelque peu allergique.
Alan s’est entouré de beau monde pour l’occasion avec Scott HIGHAM le batteur de PENDRAGON, on trouve Kalle WALLNER l’excellent guitariste de RPWL, le tout produit par le légendaire Karl GROOM.
Et bien j’affirme haut et fort que tous les titres qui composent "First On A Field Of One" sont des "hits" en puissance, à commencer par "Kingdom Of The Blind" au cours duquel les riffs de guitares sont hyper bien vus.
Je ne vais pas vous disséquer ici chaque morceau, mais sachez que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces super compositions à la limite du "prog" le plus souvent.
Les deux guitaristes qu’a convoqué le père Alan faisant des prouesses, les sonorités floydiennes sur "Never Too Late viennent assurément de WALLNER, et les chansons qu’a composé REED prennent une tournure plus ambitieuse.
Un petit mot aussi des orchestrations très léchées, chaque titre est un morceau de bravoure, et l’on ne s’ennuie pas une seconde à l’écoute de ce premier album plus que prometteur.
REED devait avoir ces compos bien au chaud, et surtout, il s’agissait pour lui d’un véritable challenge par rapport à ses anciens collègues de "bureau" qui l’auraient jeté comme un malpropre.
A part le dernier titre moins atractif, vous passerez un bon moment en compagnie d’Alan REED, perso j’écoute très souvent cet album "tonique" et varié, pour un coup d’essai c’est un coup de maitre.


Dany

5/5: *****


01. Begin Again (6:27)
02. Kingdom of the Blind (5:12)
03. Never too Late (5:32)
04. The Bottom of the Bottle (3:23)
05. Darkness Has Spoken (7:05)
06. The Real Me (5:53)
07. Teardrops in the Rain (3:03)
08. The Usual Suspects (5:03)

Alan Reed - Vocals, Guitars, Bass, Synth, Percussion
Mike Stobbie - Keyboards
Scott Higham - Drums, Percussion

With:
Jeff Green - Guitars
Kalle Wallner - Guitars
Christina Booth – Vocals

www.reddwarfrecordings.co.uk