samedi 28 juin 2014

Storm Orchestra - EP

Storm Orchestra - EP (2014)
Storm Orchestra est un jeune groupe, très jeune même, vu que sa date de naissance est située en 2013. Un bébé, donc. Oui mais un bébé énervé, et qui mord le rock à pleines dents (il y a des bébés avec des dents, ça existe...). Et qui sort, déjà, un EP.
Finalement, assez réticent à la base, je suis devenu aujourd'hui un grand adepte de l'EP (Extended Play, pour ceux qui comme moi ne savaient toujours pas ce que ça voulait dire). De format court, de 4 à 5 morceaux maximum, donc entre 15 et 20 minutes, c'est un excellent moyen pour un groupe ou un artiste de proposer un instantané, un aperçu de sa production, sans se ruiner dans les frais liés à l'enregistrement et à la production. De son côté, l'auditeur n'est pas rebuté à se lancer dans l'écoute de 40 ou 50 minutes de nouveautés, qui peuvent paraître longues parfois... Le revers de l'EP, c'est que si on accroche, on reste sur sa faim. Rien n'est parfait en ce bas monde.
Situé à Paris, Storm Orchestra est composé de Maxime (chant, guitare), Adrien (basse, piano) et Marc (batterie), pour former la composition reine en matière de groupe musical: le trio. Dans le cas présent, on dira même Power Trio.
Au foot il y a le 4-4-2 (ou le 10-1, si l'entraîneur s'appelle Mourinho), dans le rock il y a le trio, et le reste. Pas besoin d'être 5, 8 ou 25 pour générer de la puissance et pour jouer fort. Attention, je ne dénigre personne !.. je n'ai rien contre les formations à 4, 5 membres ou plus, à 2 ou 3 guitares + clavier + percussions (+ cuivres)... Tout dépend du style musical: difficile de faire du prog à 3, entre autre. Simplement, dans un trio, personne ne peut se planquer dans un coin: le moindre maillon faible est immédiatement mis en lumière, et donne la couleur générale du groupe. Dans un trio "excellent", les 3 musiciens sont excellents, sans exception. Dans les autres types de formations, il arrive qu'il y ait un ou 2 membres un peu en retrait, qui ne remettent pas en cause l'excellence de l'ensemble du groupe. Les exemples foisonnent. Bien sûr, il y a des formations à 4 membres ou plus où tous les musiciens sont excellents. Les exemples, là aussi, foisonnent. 
J'ai donc toujours eu un très grand respect pour les trios.
Et dans cet esprit, Storm Orchestra mérite l'attention. On a affaire ici à 3 excellents musiciens, et j'aurais même tendance à dire que j'ai un petit faible pour les lignes de basses d'Adrien, tantôt sautillantes, tantôt lourdes et puissantes, mais toujours dynamiques et nerveuses. Un régal. Oui bon, je ne voudrais pas faire de jaloux: la guitare, le chant et la batterie sont très bien aussi. N'empêche, la basse...
L'univers de Storm Orchestra est le rock: puissant, musclé, très teinté '70s mais très actuel; difficile de ne pas penser aux Strokes, à Franz Ferdinand ou aux Queens of the Stone Age, dont ils se disent influencés, et qui se vérifie très nettement dans You're my Blackbird, le titre le plus "lourd", niveau riff s'entend. 
Les morceaux sont concis, compacts, denses, même si certains avoisinent les 5 minutes. Niveau puissance et énergie, il y a le quota, et même plus. Sans jamais être binaire ni linéaire, le rock délivré ici reste varié et riche, tant au niveau des structures musicales que de l'interprétation. 
On ne s'ennuie pas à l'écoute de cet EP, ça non. Et on retrouve donc le problème noté plus haut: on reste sur sa faim. Ce qui, finalement, est très bon signe.
En écoute sur Soundcloud, je pense que tout le monde a compris qu'il fallait de toute urgence aller baigner ses oreilles dans le rock généreux délivré par ce trio au talent certain et au très fort potentiel.


J-Yves

4/5: *****




1. Am I Gonna Die ?  (3.37)
2. Universe of Living (4.52)
3. When I Touch Your (4.25)
4. You're My BlackBird (3.45)

lundi 9 juin 2014

ISOS - Loving on Standby

ISOS - Loving on Standby (2014)
Et allez, une fois de plus, retour au Québec !.. le nombre de chroniques de ce blog consacrées à des albums et des artistes venus de "l'autre côté" ne cesse de grossir, et témoigne de la richesse, de la vitalité et de la variété musicale qui règnent dans ce Canada où il semble bon vivre.
Après le folk d'Auguste et de Matt Track, l'art pop de Noem, le blues-rock musclé des Sheepdogs et la prog atmosphérique de Rick Miller, place ici, avec ISOS, à un néo-prog riche et varié, qui dénote de la multitude de groupes qui nous proposent un neo-prog linéaire et rébarbatif.
ISOS est le projet musical solo du multi-instrumentiste, auteur, compositeur et interprète Vincent Leboeuf Gadreau, qui évolue également (et principalement) dans le groupe Inner Odyssey. Loving on Standby, sorti en mars dernier, est le premier album d'ISOS, sur lequel Vincent fait à peu près tout, mis à part la batterie, tenue par Etienne Doyon (batteur d'Inner Odyssey) et quelques parties de piano jouées par Mathieu Chamberland.
Dès la première écoute, le prog mid-tempo, léger et planant d'ISOS nous fait immédiatement penser à Porcupine Tree (hors période metal In Absentia / Deadwing pour les puristes) ou encore au Damnation d'Opeth (Number Two, Leave my Mind, quelques passages d'Inside Your Collapsed World; mais essentiellement pour le chant; allergiques au mellotron ne fuyez pas, il n'y en a pas ici...); un album très Wilsonien, en tout cas. J'aurais pu aussi dire un album très floydien, mais comme:
1) le Floyd a tout fait (psychédélique, expérimental, rock acoustique, électrique, voire même a trempé un bout de pied dans le hard-rock; certains grincheux disent même qu'ils ont fait de la pop vulgaire en fin de parcours... laissons-les dire, peuchère)
2) il en résulte donc, pour revenir à nos sheeps, que 8 albums sur 10 en moyenne sont "floydiens"... ce qui ne fait pas spécialement avancer le schmilblick, avouons-le...
Alors oui, je vous vois venir: du neo-prog Wilsonien, qu'y a-t-il de nouveau, vu qu'il en sort 2 albums par mois en moyenne, des albums dans ce style ?
Bonne question...
Tout d'abord, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse réellement de neo-prog; neo-prog, post-prog, art-truc, retro-machin: je commence à m'y perdre un peu... Classer les genres, je veux bien, mais quand il y en a 2 millions, ça devient compliqué. Bon, ceci dit, on ne va pas y passer des heures. Disons qu'ISOS fait du prog sympa, voilà. Maintenant, quand je ne saurai pas, je dirai "prog sympa". Ça ou "post-retro-prog à tendance art-doom", c'est du pareil au même. Et c'est plus rapide à écrire.
C'est justement dans cette difficulté à ranger cet album dans une catégorie précise que réside son intérêt. L'alternance des atmosphères, des ambiances, des rythmes et des styles fait que ses 50 minutes déroulent dans nos oreilles sans temps mort ni baisse de régime. A ce titre, Relapse est un parfait exemple et un parfait résumé de l'ensemble: intro electro, suivie d'un riff purement metal, qui inaugurent un morceau où vont alterner refrains très aériens (avec un net penchant Anathem(a)ien) et passages énergiques que ne renieraient pas un Dream Theater ou un Tool, pour terminer lentement sur une dernière strophe acoustique... Tout ceci en 8 minutes chrono. Impressionnant. Sans aucun doute le morceau phare de cet album. 
Très actuel, dans sa forme, ISOS ne fait pas du neuf avec du vieux, détrompez-vous. Encore un point à mettre à son crédit. Un peu à la manière d'Airbag il y a quelques mois, mais dans son propre style, Vincent Leboeuf nous propose un prog moderne, tour à tour énergique et atmosphérique, acoustique et électrique, mais toujours mélodieux et harmonieux. Un abord facile qui n'est en rien un gage de simplicité, tant la variété des thèmes et la richesse des ambiances demandera à l'auditeur plusieurs écoutes pour en apprécier toute l'étendue.
En tout cas un album qui m'a réconcilié avec le prog actuel, dont le surplace (pour ne pas dire plus) ne m'avait pas emballé des masses ces derniers temps, c'est le moins que l'on puisse dire... Belle performance, donc !



J-Yves

4/5: *****


01. Loving On Standby (Part 1): I'll Be Waiting 07:59
02. Loving On Standby (Part 2): Gone Too Far 07:59
03. A Flicker Of Hope 01:24
04. Number Two 07:17
05. Inside Your Collapsed World 05:14
06. Leave My Mind 06:02
07. Relapse 08:00
08. The Last Words 06:46

Line-Up:
Vincent Leboeuf Gadreau: Guitars, Bass, Keyboards, Vocals,
With:
Etienne Doyon: Drums, Percussion
Mathieu Chamberland: Piano
Marie Demers: Backing Vocals



jeudi 29 mai 2014

Gérard MANSET - Un Oiseau s'est Posé

Manset - Un Oiseau s'est Posé (2014)
Un nouvel album de Gérard MANSET
L'évènement est de taille, car nous n'avions plus de nouvelles de lui depuis six ans avec son album Manitoba Ne Répond Plus.
Pour ce nouvel opus Un Oiseau s'est Posé, MANSET a dû changer de maison de disques (EMI) avec laquelle il collabora durant quarante années.
Il s'agit d'un album atypique de l'artiste auquel nous avons droit aujourd'hui, puisque pour l'occasion il sort un double CD, qu'il a enregistré "live" en studio avec différents musiciens et chanteurs.
On ne trouvera qu'un morceau inédit "Un oiseau s'est Posé" qui donne son nom à l'album et qui préfigure sans doute, espérons le, à un futur album qui sortira donc sur le label Warner.
Tous les autres titres proposés ici ont été "revisités" et enregistrés différemment, car cet artiste hors norme et particulièrement HORS MODE, ne fait jamais rien comme tout le monde.
Cet artiste est un véritable ovni dans le paysage musical français, il n'a donné que peu d'interview, n'a accepté aucune promotion lors de la sortie de ses albums, et surtout il ne s'est jamais produit sur scène, ce qui fera de lui un mec totalement marginal, c'est cela (entre autres) qui demeure attirant chez ce personnage semblant atterrir d'une autre planète. 
MANSET s'est donc enfermé en studio avec ses musiciens et a pondu ces deux albums vraiment touchants dans lesquels on retrouve le répertoire d'un musicien/interprète/compositeur/arrangeur et auteur (car il n'aime pas qu'on dise chanteur). 
C'est un vrai bonheur de réentendre tous ces titres (surtout pour les amoureux de MANSET dont je fais partie, comme vous je l'espère).
Les morceaux  retrouvent une seconde jeunesse et l'auteur les réinterprète dans une version plus moderne et bien souvent cette relecture nous les fait apprécier encore plus.
Le choix des interprètes qu'il a choisi est discutable, je ne parlerai donc que de ceux qui m'ont touché et en premier lieu pour la reprise d'Elégie Funèbre, rebaptisée en anglais Cover Me With Flowers Of Mauve, il se fait doubler par son guitariste Mark LANEGAN qui chante avec beaucoup de chaleur cette chanson particulièrement triste et poignante issue de son premier véritable album, le désormais légendaire La Mort d'Orion
MANSET a trouvé que les boîtes à rythmes qu'il avait utilisées jadis sur certains titres ne correspondaient plus à ce qu'il désirait aujourd'hui, donc sur plusieurs morceaux il fera appel à un vrai batteur comme sur Matrice un de ses titres "phare" dont la nouvelle version est fabuleuse.
Pour sa chanson (peut-être la plus célèbre) puisque c'est quasiment la seule qui soit passée en radio, Il Voyage En Solitaire, rebaptisée No Man's Land Motel, il se fait doubler en anglais par Paul BRESLIN et la nouvelle version est encore magnifique.
Les cornemuses utilisées sur Deux Voiles Blanches lui donnent un côté "celtisant" des plus appréciables, encore une très belle reprise.
Chose vraiment étonnante sur cet album: MANSET a choisi de reprendre SON premier titre Animal On est Mal avec le groupe belge dEUS, c'est une bonne initiative qui découle sur une  bien belle réussite.
Je ne vais pas ici vous détailler chaque titre, il y en aurait pour des heures, mais sachez que MANSET s'est régalé à rejouer ce florilège de ses morceaux préférés (il aurait pu en choisir plein d'autres, tellement il a composé de chefs d'œuvres) et nous en tant qu'auditeurs on a pris aussi un pied d'enfer.
Pour le reste je vous laisse juge et je ne saurais que  trop vous conseiller Un Oiseau s'est Posé,  deux albums de cet homme étrange (comme il aime à le rappeler), qui n'a plus rien à prouver, mais qui parvient à nous étonner encore et comme il le dit dans une de ses chansons Après tant et tant d'années.


Dany

5/5: *****



Disque 1:
1. Entrez dans le rêve - 4:56
2. Cover Me With Flowers of Mauve (feat. Mark Lanegan) - 4:45
3. Comme un guerrier - 6:29
4. Matrice - 6:37
5. No Man's Land Motel - 4:07
6. Lumières - 9:44
7. Un oiseau s'est posé - 5:19
8. Celui qui marche devant (feat. Axel Bauer) - 4:24
9. Manteau jaune - 3:32
10. Toutes choses (feat. Raphael) - 5:24
11. Deux voiles blanches - 5:06
12. Genre humain - 6:16


Disque 2:
1. Le pont - 4:58
2. Manteau rouge - 4:32
3. La ballade des échinodermes - 7:10
4. Rouge-gorge - 4:41
5. Animal on est mal (feat. dEUS) - 4:37
6. Le train du soir - 5:31





samedi 10 mai 2014

B R OAD WAY - Watershed Moments

B R OAD WAY - Watershed Moments (2014)
B R OAD WAY est un groupe intéressant, à plus d'un titre.
Tout d'abord, cette façon d'éclater le nom de la plus célèbre avenue de New-York, la seule d'ailleurs qui ne soit pas perpendiculaire à une rue car elle est "de biais". Récemment, le groupe a compacté son nom pour devenir BRDWY: une façon de prendre un nouveau départ.
Parce que oui, l'histoire de ces musiciens est déjà longue et parsemée de rencontres et orientations diverses. A l'origine, en 2004, on trouve Jan et Gio, 2 musiciens multi-instrumentistes de Saint-Etienne, qui sont assez vite rejoints par Fabb (chant) et Eric (vidéaste-musicien). De leur collaboration sort très vite un premier album "06:06 am". Le 2ème album, "Enter the Automation" sort 4 ans plus tard (2008) un album mêlant pop et electro. Changement de cap l'année suivante, avec un EP, "Gang Plank", enregistré avec un quatuor à cordes. Suite au renfort d'un 5ème membre, Laurent (basse et guitares) retour vers une pop légèrement électro mais très épurée, légère, voire atmosphérique: le splendide "Solo System Revolution" (2012), qui reçut un accueil chaleureux de la critique (et du public). Je ne découvre B R OAD WAY qu'aujourd'hui, je n'ai pas honte de le dire. Je suis donc passé à côté de ce Solo System Revolution, mais la chose est réparée et bien m'en a pris: cet album est une petite merveille !.. J'en recommande fortement l'écoute à ceux qui apprécient la pop mélancolique (Syd Matters, Elbow).
Ceci dit, ne nous égarons pas: cette chronique est destinée au dernier EP du groupe, sorti en avril dernier: "Watershed Moments".
Le défi à relever est rude: comment succéder à un album de très grande qualité, qui a connu une certaine notoriété ?
Et bien, fidèle à sa façon de procéder, le groupe change de cap. Alors entendons-nous bien: on ne parle pas de virage à 180°, ni même à 90°... B R OAD WAY (ou BRDWY) ne se lance pas dans le doom metal, le jazz ou le rap !.. tout en restant dans une pop feutrée et classieuse, élégante et sobre, la musique du groupe devient un (tout petit) peu plus nerveuse, à l'image de ce Jump the Gun, d'une efficacité redoutable, aussi bien dans sa construction que dans son interprétation. Pas de refrain entêtant, pas de compromission à l'air du temps, il y a une identité propre au groupe qui transparaît à chaque morceau. On est dans cette frange de la pop qui a renoncé au classique couplet-refrain pour développer des structures moins formatées et plus variées. Une pop progressive, en quelque sorte...
La lente et prenante progression d'un Ashes on the Sky, la sombre beauté d'un Lola's Logic, la douce nonchalance d'un Watershed Moment et la profonde mélancolie d'un Perfect Life sont autant de petites perles enfilées dans ce trop court bracelet de 5 titres, quand on aurait volontiers opté pour un collier !
Il aurait été facile pour le groupe, comme beaucoup (trop) s'y contentent, de réaliser un bête copier-coller de Solo System Revolution, et ainsi de s'assurer un confortable retour positif de la critique et du public. En règle générale, 2 albums identiques consécutifs ça passe, on reste indulgent: c'est à partir du 3ème que ça grogne si rien ne change.
Et ce n'est certainement pas ici qu'on reprochera l'immobilisme ou le sur-place, bien au contraire. Ce Watershed Moment reste en ligne avec son frère aîné, tout en lui apportant de nouvelles tonalités, de nouvelles couleurs, bref une nouvelle orientation, un nouveau départ, pour reprendre le début de cette chronique. 

En tout cas une bien belle réussite.



J-Yves

4/5: *****






Watershed Moments

1-Perfect Life
2-Watershed Moment
3-Jump The Gun
4-Lola's Logic
5-Ashes On The Sky



jeudi 8 mai 2014

Rue Royale - Remedies Ahead

Rue Royale - Remedies Ahead (2013)
Rue Royale, contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'est pas un groupe français. Déjà, question "groupe", précisons: il s'agit d'un duo. Ensuite, question origine, il s'agit d'un couple (un vrai, marié) anglo-américain: elle, Ruth Dekker, née en Angleterre, s'est nourrie de pop (anglaise) et de soul. Lui, Brookln, américain donc, a baigné dans le folk et le gospel. Bon, comme on n'est pas ici sur un blog people, vous ne saurez pas comment ils se sont rencontrés, ni où, ni quand ni pourquoi. A la limite, tout ce qu'on dira, c'est que le nom Rue Royale vient du nom d'une rue de Chicago, ville où ils ont résidé depuis leur formation, en 2006 jusqu'à leur installation en Europe (Nottingham, GB) en 2010. 
Remedies Ahead, sorti en 2013, est leur 3ème album. Il fait suite à Rue Royale (2008) et Guide to an Escape (2011).
Au niveau musical, Rue Royale nous propose un folk-pop (ou une pop-folk..) léger, aérien, et très subtil. Dès le premier titre, Change my Grip, on note deux choses: les arrangements, d'une précision chirurgicale, et la douceur du chant en duo, masculin-féminin, aux harmonies parfaites. On pense beaucoup à Angus et Julia Stone, mais aussi et surtout au regretté Cocoon. Avec le titre suivant, Set out to Discover, on pensera davantage à Midlake (mise à part la voix féminine, bien sûr !).
Il en sera ainsi tout au long des 12 titres qui composent cet album: délicatesse, douceur et intimité. Tout en retenue, la musique de Rue Royale nous berce et nous transporte vers des rivages calmes et langoureux. Loin d'être soporiphique, on se surprend à ré-écouter l'album une fois la dernière note tombée. 
Idéal en fin d'après-midi ou en début de soirée, pour décompresser, ou un dimanche matin, pour traîner en douceur, cet album est fait pour ceux qui aiment mettre le temps en suspension, rester en apesanteur, et savourer le calme ambiant.

En écoute sur le site du groupe: http://rueroyalemusic.com/



J-Yves



4/5: *****






Remedies Ahead 

1. Changed My Grip - 3:57 
2. Set Out To Discover - 3:47 
3. Tiny Parcels - 2:37 
4. Pull Me Like A String - 3:32 
5. Dark Cloud Canopies - 3:14 
6. Almost Ghostly - 3:24 
7. Carving Up Islands - 1:44 
8. Shouldn't Have Closed My Eyes - 3:56 
9. Settle In, Settle Down - 2:36 
10. Try As They Might - 3:36 
11. Brought Up Somewhere Else - 3:40
12. Every Little Step - 4:21



mercredi 30 avril 2014

Auguste - La Tristesse des Autoroutes

Auguste - La Tristesse des Autoroutes (2013)
Retour à Sherbrooke, la ville du Québec où nous avons découvert Noem et sa merveilleuse pop sombre et mélancolique. Cette fois, c'est à un folk intimiste et fragile que nous avons affaire avec Auguste et son EP "La Tristesse des Autoroutes".
Auteur, compositeur et interprète, Auguste, de son vrai nom Sébastien Pomerleau, nous délivre ici son deuxième mini-album, un peu plus de 3 ans après son "Auguste" sorti en mai 2010. A l'époque, le groupe se compose de 9 membres, Sébastien se charge des musiques et des textes. Les aléas et les difficultés habituelles à concilier vie(s) personnelle(s) et vie de groupe font exploser le band. Auguste se transforme alors en trio, puis peu de temps après en projet solo. Sacré grand écart !
"Mes idées de grandeur se sont transformées en des idées plus intimistes et simplistes. Tout est maintenant orchestré d'une façon différente. Je présente quelque chose de plus folk et minimaliste". Tout l'EP est parfaitement résumé dans ces quelques mots de Sébastien / Auguste. Un style épuré, des arrangements délicats, de douces mélodies où pointe en permanence une certaine mélancolie, on plonge avec délice dans cet univers d'une très grande sensibilité. Si l'ombre de Dylan plane souvent au-dessus des 6 morceaux qui composent la (trop petite) galette, on n'est pas loin non plus de ce que nous propose un Angus Stone, un Matt Track (Canada oblige...) voire les Lumineers


A quoi sert d'être immortel
quand on est malheureux ?

On rajoutera par-dessus tout ceci une belle voix, imprégnée, chaude et chaleureuse, au timbre particulier et à l'accent québécois certain !.. 
Aujourd'hui, Auguste a choisi de chanter en français. "Ce n'était pas naturel pour moi de chanter en français, en raison de mes influences musicales. Mais en même temps, je trouvais bizarre de chanter en anglais, puisque je ne suis pas anglophone. J'ai recentré mes ambitions... j'avais envie de quelque chose de plus simple". Si anglais rime avec reconnaissance et carrière internationale, le chant en français est pour Auguste synonyme de retour aux sources, à la simplicité, mais aussi à la possibilité de pouvoir utiliser la précision et la portée des métaphores si spécifiques à cette langue.
D'écoute facile et agréable, ce mini-album mélodieux, délicat et sensible ravira tout auditeur à la recherche d'un folk authentique, élégant et classieux.

Merci, Auguste !

L'album est en écoute sur le site: http://www.auguste.ca


J-Yves

4/5: *****







La Tristesse des Autoroutes

1- Codes et métaphores
2- La tristesse des matins gris
3- A l'ombre d'un géant
4- N.Y
5- 3 jours en hiver
6- _nil_