dimanche 13 juillet 2014

Anathema - Distant Satellites

Anathema - Distant Satellites (2014)
On a tout dit, ou presque, sur ce Distant Satellites, 10ème album studio du groupe de Liverpool, qui suit de 2 ans le fantastique Weather Systems et d'un an le non moins magnifique DVD Universal.
Si tout a été dit, pourquoi en rajouter, alors ?
Et bien, disons que tout d'abord il s'agit d'Anathema, groupe faisant définitivement partie du haut du panier du prog actuel. La scène prog est bien vivante, énergique, mais rares sont (encore) ceux qui arrivent à posséder leurs propres univers, leurs propres caractéristiques, à se différencier les uns des autres, et à enchaîner des albums d'un niveau élevé, du moins respectable. Anathema possède cette particularité d'enfiler les albums de très haute volée comme les perles d'un collier: depuis Eternity (1996) jusqu'à Weather Systems (2012), les 7 albums délivrés ont fait l'unanimité aussi bien chez le public que chez les critiques, ce qui est assez rare pour le souligner (j'occulte volontairement les 2 premiers albums, trop marqués doom et d'accès plus difficile, et qui n'ont pas fait l'unanimité, eux...).
Plus de 20 ans de carrière, et aucun faux-pas, mis à part peut-être le Falling Deeper, mais ce n'est pas un "vrai" album (ré-interprétation avec orchestre symphonique de quelques morceaux; la plupart de ceux qui se sont amusés à ce genre d'exercice se sont gauffrés, Anathema aussi...). 
Ensuite le groupe a su évoluer, modifier sa trajectoire, du moins sur la forme. Sur le fond, le propos ne change pas: amour (perdu), tristesse, mort, mélancolie, chagrin, nostalgie... non, on ne fait pas la farandole en faisant tourner les serviettes sur du Anathema.
Reste que la mise en musique de ces sentiments a toujours été leur point fort. Les grincheux, ou simplement ceux qui n'aiment pas (ils ont le droit!) objecteront que la recette est simple: 2 accords maximum, étalés sur 5 minutes, avec une longue montée en puissance. Soyons honnête: c'est pas faux. Disons simplement que faire 2 accords, les étaler sur 5 ou 7 minutes en un long crescendo c'est une chose, mais rendre la chose BELLE, c'en est une autre. Et que ça reste beau que ce soit des violons, des nappes de synthé, des riffs de guitares, un piano ou une boîte à rythmes, c'en est une autre. Alors oui, Anathema c'est simple (du moins ça "paraît" simple), mais c'est BEAU. D'une beauté à donner la chair de poule ou des frissons. D'une beauté universelle. Et ce Distant Satellites ne déroge pas à la règle.

Voilà, pas la peine d'en rajouter, je pense...

Ceux qui ont lu, ou écouté, l'album ont noté le virage electro du groupe, en fin d'album. Pas très étonnant: on avait déjà un petit aperçu de cette nouvelle orientation sur le "The Storm Before the Calm" de l'album précédent. Et on avait bien noté le changement dans la composition du groupe, John Douglas laissant la batterie à Daniel Cardoso pour prendre en charge la programmation des claviers. Du coup les 2 derniers morceaux nous font penser à Sigur Ros, ce qui reste dans la logique des choses, les islandais étant eux aussi de grands spécialistes de l'émotion.
Enfin, pour finir, comment ne pas souligner, une fois de plus, la prestation de Lee Douglas. Le coup de génie du groupe, et l'intelligence des frères Cavanagh, a été sans aucun doute d'avoir su mettre en avant cette voix magnifique et ne pas la cantonner aux chœurs. Daniel et Vincent ont su lui laisser une place en pleine lumière et ne pas monopoliser le chant. Imparable.

Anathema persiste et signe, et continue, pour notre plus grand bonheur, de rester le maître de la sensibilité à fleur de peau. Aucun faux-pas, disions-nous...



J-Yves


5/5: *****



Distant Satellites

1. The Lost Song, Part 1 (5:53)
2. The Lost Song, Part 2 (5:47)
3. Dusk (Dark Is Descending) ((5:59)
4. Ariel (6:28)
5. The Lost Song, Part 3 (5:21)
6. Anathema (6:40)
7. You're Not Alone (3:26)
8. Firelight (2:42)
9. Distant Satellites (8:17)
10. Take Shelter (6:07)

Anathema
Vincent Cavanagh: lead vocals, guitars
Daniel Cavanagh: co-lead vocals, guitars, piano
Jamie Cavanagh: bass
John Douglas: e-drums, keyboards, programming
Lee Douglas: lead vocals
Daniel Cardoso: drums



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