lundi 25 mai 2015

Belle and Sebastian - Girls in Peacetime Want to Dance

Belle and Sebastian - Girls in Peacetime Want to Dance (01/2015)
En règle générale, pour ma part, la première impression est la bonne. En règle générale. Et si la règle avait été respectée, ce CD serait aujourd'hui en orbite géostationnaire, ou pire, croupirait sur l'étagère des albums à éviter d'écouter... Oui, il y a une étagère de ce type, pas bien grande, dans la cédé-thèque. C'est assez idiot, quand on y réfléchit...
Belle and Sebastian n'est pas un duo, comme je l'ai crû à l'origine. Formé à la fin des années '90, ce groupe écossais (Glasgow) comporte pas moins de 6 membres, avec à leur tête Stuart Murdoch. Ce Girls in Peacetime Want to Dance est leur 9ème album studio.
La marque de fabrique de BaS est une pop douce, naïve et délicate, à l'image des Magnetic Fields, Rufus Wainwright ou des Divine Comedy. A l'origine soutenue par le violoncelle d'Isobel Campbell, qui quitte le navire en 2002, la musique proposée a toujours été d'une grande finesse, aux mélodies suaves et sensibles. Peu adepte des changements, des prises de risques ou des remises en questions, la discographie du groupe reste assez linéaire (à l'image de leurs pochettes d'albums). A l'écoute de ce nouvel opus, on s'attend donc à se retrouver en terrain connu, comme les fois précédentes.
Dès l'entame, on retrouve avec Nobody's Empire et Allie ce qui fait la force du groupe: mélodies accrocheuses, entraînantes, orchestrations au cordeau. C'est bon ça, on va se régaler...
Et puis paf ! arrive The Party Line, suivi de The Power of Three: entre disco et R'n'B actuel, pures daubes pour dance floor issues des plus sombres années '80, on se pince pour vérifier qu'on ne cauchemarde pas. Ce truc, c'est du Belle and Sebastian ?!.. impossible !
C'est à ce moment précis, entre la 9ème et la 14ème minute, qu'on se demande si le CD n'est pas voué à la destruction. Comme s'il le pressentait, The Cat with the Cream vient calmer le jeu. Suivi d'un Enter Sylvia Plath qui nous redonne des boutons. 
Il en sera ainsi jusqu'au bout: une partie de cache-cache en 12 actes, où le chaud alterne avec le froid, la clarté avec l'obscurité, la grâce et l'élégance avec la lourdeur et la pesanteur.
On ne sort pas indemne de la première écoute, du moins pour ceux qui ont côtoyé le groupe par le passé. Groggy, interloqué, on est pris par surprise et on essaie de comprendre ce qui a bien pu arriver à Stuart Murdoch et sa bande pour nous proposer "ça" !
Mais dans le même temps, une petite voix nous pousse à redonner une nouvelle chance à l'album. D'abord parce que les titres "classiques" sont réellement bons: outre ceux déjà cités, on rajoutera The Everlasting Muse et son opposition couplet-refrain aux ambiances contradictoires, ainsi qu'un Ever Had a Little Faith ? ou un The Book of You dans la droite lignée brit-pop des sixties.
Et puis parce que finalement, au fur et à mesure des écoutes (et il m'en a fallu un paquet !) on perçoit derrière la boule à facettes, les paillettes et les stroboscopes des titres dance, ce qui fait le charme de ce groupe depuis près de 20 ans: une pop classieuse, une poésie à fleur de peau, une très grande sensibilité, de la finesse, et beaucoup de délicatesse. On comprend alors un des buts de l'album: transposer sous une forme différente la musicalité et la douceur habituelles. Un exercice de style, en quelque sorte. Du moins c'est comme cela que je le perçois. Il faut s'accrocher, prendre le temps nécessaire pour passer les obstacles (surtout ce The Party Line, d'un pénible !) mais à la longue, une fois abstraction faite du premier rideau, on découvre alors un album d'une beauté rarement égalée.
En règle générale, pour ma part, la première impression est la bonne. En règle générale. Cette fois-ci, j'avais tout faux: cet album est magnifique.   



J-Yves

4/5: *****


Côté lumière: Nobody's Empire.




Girls in Peacetime Want to Dance:
1. Nobody's Empire (5:11)
2. Allie (3:17)
3. The Party Line (4:15)
4. The Power of Three (3:58)
5. The Cat with the Cream (5:18)
6. Enter Sylvia Plath (6:50)
7. The Everlasting Muse (5:26)
8. Perfect Couples (5:31)
9. Ever Had a Little Faith? (4:23)
10. Play for Today (7:34)
11. The Book of You (4:24)
12. Today (This Army's for Peace) (5:29)

Belle and Sebastian:
Stuart Murdoch: vocals, electric and acoustic guitar, keyboards
Stevie Jackson: vocals, electric and acoustic guitar
Sarah Martin: keyboards, electric and acoustic guitar, vocals
Chris Geddes: keyboards
Bobby Kildea: bass
Richard Colburn: drums, percussion


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