samedi 27 décembre 2014

Girls in Hawaii - Hello Strange

Girls in Hawaii - Hello Strange (10/2014)
Pour ceux qui ne connaîtraient pas les Girls in Hawaii, petites précisions: non, il ne s'agit pas d'un groupe de jeunes filles à la Bananarama ou autres Spice Girls, jouant de la pop à la guimauve ou une dance music aussi indigeste qu'insipide. Et s'ils chantent en anglais, les GiH ne viennent pas de l'autre côté de la Manche ou de l'Atlantique, mais de Braine-l'Alleud, en Belqique. Pays de dEus, Machiavel, Venus, ou encore K's Choice, mais aussi d'Annie Cordy et de Lara Fabian (je me lance des challenges de temps en temps, comme citer des noms improbables... Annie Cordy sur un blog dédié au rock, faut le faire, non ?..).
Dès leurs débuts à l'entame des années 2000, les GiH vont connaître une certaine notoriété, suite à l'album "From Here to There" (2003), mais surtout grâce à leurs nombreux concerts et participations à plusieurs festivals de renom. Leur 2ème album, "Plan Your Escape" sort quelques années plus tard, en 2008. Difficile de ne pas rester insensible à la pop délicate et raffinée proposée par ces 6 musiciens emmenés par les voix fragiles d'Antoine Wielemans et de Lionel Vancauwenberghe.
S'ensuivra un passage à vide, suite à la disparition du batteur Denis Wielemans, en 2010. Annulations de dates, de participations à quelques festivals, abandon du site internet, on craint alors ne plus revoir les GiH. Il faut attendre le printemps 2013 pour découvrir un premier clip "Misses", qui annonce la sortie de leur 3ème album, "Everest" en septembre. La pop se fait plus sombre, plus mélancolique et introspective, à l'image d'un Mercury Rev ou d'un Belle and Sebastian.
Après une longue tournée en 2014, le groupe se pose et nous offre ce "Hello Strange", best-of acoustique enregistré en live.
Oui: best-of, acoustique, live... ça fait album qui meuble, passe-partout et gagne-petit. Sauf que...
Sauf qu'ici, il ne s'agit pas de simples reprises de vieux morceaux avec quelques guitares et une contrebasse, mais de véritables relectures et adaptations, en version intimiste et conviviale. Claviers, batterie sont bien là, mais évidemment en mode feutré. Les mélodies ciselées sont mises en musique par des arrangements d'une précision et d'une finesse qui ont fait la spécificité de ces musiciens à la technique irréprochable. Le chant, pas toujours maîtrisé, renforce cette impression d'être perpétuellement sur le fil du rasoir, car le groupe s'est réellement et volontairement mis en danger en osant ces adaptations.
Difficile de ressortir un titre plus qu'un autre: l'ambiance folk est agréable et plaisante. La profondeur d'un "The Fog" est contrebalancée par la (fausse) légèreté d'un "Mallory's Heights", la justesse d'un "Misses" (assez proche de sa version originale) trouve en écho un "Catwalk" chaloupé et un "Couples on TV" plein de délicatesse et de charme.
Les inconditionnels du groupe auront plaisir, sans nul doute, à baigner dans cette ambiance particulière qui règne tout long de ce set. Je recommande aux autres, qui ne connaissent pas ou peu ces musiciens délicats, de tendre une oreille attentive à ces morceaux hors du temps, hors contexte, hors tout, en fait... Une bien belle parenthèse acoustique, pour clore une bien triste année 2014, assourdissante de haine et d'agressivité.



J-Yves

4/5: *****



Hello Strange
1. Where Do Your Tears Come From (3:25)
2. The Fog (4:24)
3. The Creek (3:36)
4. Rorschach (4:25)
5. Mallory's Heights (6:07)
6. Switzerland (4:29)
7. The Spring (4:22)
8. Misses (4:11)
9. This Farm Will End Up In Fire (4:44)
10. Catwalk (4:36)
11. Couples on TV (2:16)
12. Head On (5:35)
13. Bees and Butterflies (+ titre caché) (20:01)

Girls in Hawaii
Antoine Wielemans: chant, guitare
Lionel Vancauwenberghe: chant, guitare
Brice Vancauwenberghe: guitare
Daniel Offermann: basse
François Gustin: claviers, guitare
Boris Gronemberger: batterie


vendredi 19 décembre 2014

Daran - Le Monde Perdu

Daran - Le Monde Perdu (11/2014)
Je ne vais pas refaire une nouvelle fois la présentation et l'historique de Daran. Je l'ai fait il y a un an et demi plus tôt, pour la chronique de l'album vert, L'Homme Dont les Bras sont des Branches (lire la chronique). Je vais pas refaire tous les 18 mois la même chose, non plus !
Dans le monde de la musique, il y a différents types d'artistes:
- les boulimiques: ils sortent 1 album solo chaque année, font partie d'un groupe et de 3 ou 4 projets parallèles (avec lesquels ils sortent aussi 1 album par an); entre-temps, lorsqu'ils n'ont rien à faire, ils jouent les producteurs. Le peu de temps qu'il leur reste, ils en profitent pour partir en tournée... 
- les "produits": managés, choyés, chouchoutés par leurs maisons de disques, ils suivent le plan marketing qu'on leur a soigneusement élaboré, ils surfent sur l'air du temps et font ce qu'on leur dit de faire, de dire, de jouer, de chanter. Les modèles de ceux qui rêvent de célébrité.
- ceux qui rament pour devenir un de ces "produits", ou des ex-produits qui, pathétiquement, tentent de redevenir ce qu'ils ont été.
- ceux qui font ce qu'ils veulent, quand ils veulent, au rythme qu'ils veulent. Gagné ! Daran fait bien partie de cette catégorie. C'était facile...
Six ans entre le Petit Peuple du Bitume et l'album vert, deux ans entre ce dernier et Le Monde Perdu. A son rythme...
Concept-album rock pour le Petit Peuple, pop sombre pour l'album vert, et guitare-voix maintenant. Plan marketing ?
Daran est en marge du système. Il en a fait partie, un petit moment, et puis à l'heure des concessions il s'est barré. Pour garder sa liberté d'action et sa liberté de ton. Non sans régler quelques comptes au passage (cf. paroles de La Pop Music, en fin de page).
Guitare-voix: faut oser. Généralement (tout le temps ?), ce genre d'album est musicalement pauvre. Il ne s'agit pas de mettre la guitare en avant, tel un Paco de Lucia ou un Al Di Meola. L'instrument ici est en arrière-plan, il ne joue que le rôle de support. Un album de songwriting, comme son nom l'indique, est un album de chansons. On peut alors choisir soit de mettre la voix en avant, de faire une démonstration vocale (la voix jouant le rôle d'un instrument), soit de mettre le texte en avant, soit les deux (la voix et le texte au même niveau). Daran a largement la possibilité de choisir la 3ème solution, mais ici il choisit volontairement, et étonnamment, la 2ème: guitare et voix en arrière-plan, c'est le texte qui est mis en lumière. Tout repose donc sur lui: s'il est bon, l'album brille, s'il est mauvais, l'album n'a aucun intérêt, il est à jeter. Faut oser.
Toujours accompagné de Pierre-Yves Lebert (qui est à Daran ce que Djian est à Eicher), avec le renfort de Miossec et Moran sur 2 titres (respectivement Le Monde Perdu et L'Exil), Daran conserve ses thèmes privilégiés. Mais il aime avant tout parler de l'Homme. Que ce soit Olivia, Dumottier, Augustin et Anita dans le passé, Youri, Mario et Youssouf aujourd'hui (Mieux qu'en Face), les relations humaines restent le sujet central de ses chansons. Chansons qui, entre parenthèses, ne se résument pas à 3 phrases de couplet et 2 de refrain. Pas de "je t'aime/tu m'aimes/on s'aime/ouais c'est super" plié en 2'30 chrono. Les 11 titres qui se succèdent sont autant de tranches de vies qui se déroulent, lentement, en prenant leur temps. On n'entre pas immédiatement dans le vif du sujet, chez Daran. On découvre la situation au fur et à mesure, puis quand surgit la clé, le nœud du contexte, la couleur générale change. Parfois on est pris à contre-pieds, parfois on s'aperçoit qu'on s'est fait balader. A ce niveau-là, Le Bal des Poulets est un modèle du genre: on pense dans un premier temps suivre la vie d'un poulet d'abattoir, pour comprendre qu'on suit la vie d'une employée de cet abattoir, qui abat des poulets avant de se faire elle-même abattre mais d'une autre façon, lorsque l'usine ferme. Indiscutablement le texte le plus fort de l'album, on n'en sort pas facilement...
Les beaux albums s'écoutent. Qu'ils aient une forte orientation musicale, qu'ils reposent sur des textes travaillés, ils demandent à l'auditeur une volonté d'attention. Pas un effort d'attention, une simple volonté. Il faut s'autoriser le fait de ne rien faire pendant 40 ou 50 minutes, pour juste ECOUTER. Ce n'est qu'à cette unique condition que toute la beauté d'une oeuvre se découvre. Les amoureux de musique savent de quoi je parle.
Il est très facile (et dommage) de passer à côté de ce magnifique album, dès lors qu'on ne respecte pas certaines conditions.
Alors, petit conseil: prenez moins d'une heure de votre temps, juste une fois, et écoutez ce Monde Perdu. Au casque, sur des enceintes, doucement, fort, dans la lumière, dans l'obscurité, peu importe. Mais écoutez.




J-Yves


5/5: *****




Le Monde Perdu
1. Gens du voyage (4:35)
2. Gentil (4:20)
3. Mieux qu'en face (5:06)
4. Le monde perdu (4:31)
5. Des portes (4:38)
6. Rien ne dit (4:55)
7. L'exil (3:50)
8. Tchernobyl (4:55)
9. Valentine's Dead (3:58)
10. Une sorte d'église (4:57)
11. Le bal des poulets (7:22)





"Vous n'avez pas l'impression de vous être fait arnaquer?

Un pas en avant deux pas en arrière
Bientôt un revival de l'année dernière
Remix de Best of, greatest hits remasterisés
On fait semblant d'avoir tout oublié
On fait semblant d'être toujours étonné
On ne pense à rien on se met à chanter

[Refrain]:
Bebop bop bop yeah
C'est ça la pop music
Bebop bop bop yeah
C'est ça la pop music

Des paroles débiles sur une musique rythmée
Des cris de révolte climatisés
De la musique de jeune jouée par des vieux
Ou de la musique de vieux jouée par des jeunes
Des piscines en forme de guitare

Des guitares enforme de piscine
Des gourmettes en or des disques de platine
Pour ça il suffit de chanter

[Refrain]

On est jeune on est fou on demande des subventions
On se coupe le bras les jambes
Pour rentrer dans les cotas de diffusion, dans les cotas de diffusion
C'est tellement plus facile de se laisser glisser
De devenir peu à peu tout ce qu'on détestait
C'est pas joli joli c'est même dégueulasse
Dégueulasse et pourri comme les dents pourries
Dans la bouche grande ouverte qui chante qui chante

[Refrain]

Et moi je suis comme tous les autres qu'est-ce que vous croyez
Je ferais vraiment n'importe quoi pour que vous m'aimiez
N'importe quoi pour passer sur votre chaîne stéréo
Sur cette radio idiote à la télé dans les supermarchés
Poue être reconnu par la conasse qui habite sur mon palier
Par moin facteur mes parents mon boucher
Comme un poulet sans tête je suis prêt à chanter"


La Pop Music - Pêcheur de Pierres (2003)

dimanche 14 décembre 2014

United Progressive Fraternity - Fall in Love with the World

UPF - Fall in Love with the World (10/2014)
Lorsqu'en 2010 je suis tombé sur l'album Artificial, des australiens d'Unitopia, j'ai immédiatement eu le coup de foudre. Inventivité, technique musicale hors norme, le prog délivré par ce groupe aux multiples facettes était à la fois revigorant qu'enthousiasmant. "Etait", parce qu'après avoir sorti un superbe album de reprises "Covered Mirror vol. 1 - Smooth as Silk" fin 2012, le groupe se sépare (il n'y aura jamais de Covered Mirror vol. 2). Tristesse et désarroi.
Il faudra traverser l'année 2013 et le début de 2014 pour avoir enfin de bonnes nouvelles: une partie des musiciens, accompagnés de quelques "extérieurs" forment United Progressive Fraternity, qu'on résumera par UPF pour simplifier... On retrouve donc Mark Trueack (chant), Matt Williams (guitare), David Hopgood (batterie) et Tim Irrgang (percussions) comme ex-Unitopia, rejoints par Guy Manning (claviers, guitare, The Tangent), Ian Ritchie (saxo, Roger Waters, Steve Hillage) et Steve Gee (basse, Landmarq).
La recette de la musique d'UPF reste la même: rock, metal, fusion, musique classique, prog symphonique et une belle dose de world. On pourrait croire, à la lecture de cette description, avoir droit à un joyeux foutoir, un truc indigeste, lourd et pompeux. Il n'en est rien. Les parties classiques, rock et world s'imbriquent à merveille, pour former une matière spécifique au groupe. Les longues plages symphoniques alternent avec des riffs puissants ou des sonorités orientales, sur lesquels rebondit un saxo très jazzy. Les morceaux font très bandes originales de films. Impossible (et inutile) d'essayer d'imaginer ou d'anticiper la direction que va prendre un titre au fur et à mesure qu'on l'écoute, car UPF c'est aussi ça: la surprise permanente. 
On l'aura compris: pas de chansons couplet-refrain pliées en 3mn chez ces australiens à la forte créativité. C'est innovant et bien sûr c'est toujours très technique. La musique d'UPF est lumineuse, elle scintille et pétille, sans artifices ni poudre aux yeux. Il est d'usage de masquer le manque de fond par des effets de production, des bruitages ou des paillettes sonores. Pas chez UPF, où il y a à la fois le fond et la forme: rien n'est surfait, surjoué ou déplacé. C'est juste et à propos. Chez UPF, il n'y a rien de superficiel ni d'artificiel (elle était facile, et en même temps, j'étais un peu obligé...).
Tout en reprenant les clés qui ont fait le succès des premiers Genesis (voire du Yes période Tales from Topographic Oceans) les morceaux à structures variables sont autant de Supper's Ready en mode compact (si ce n'est un Travelling Man de plus de 20 minutes), impression renforcée par la voix de Mark copie conforme de celle de Peter Gabriel. Mais qu'on ne s'y trompe pas: UPF ne singe pas ses glorieux prédécesseurs, il reprend leurs principes pour les mettre en application dans un environnement actuel. C'est cet aspect qui peut pousser certains à décrire la musique d'Unitopia (et donc UPF maintenant) comme une parfaite illustration du "prog pour les nuls".

Les amoureux ou les inconditionnels d'Unitopia peuvent être rassurés: UPF prend parfaitement la relève; sans donner l'impression de tourner en rond et tout en conservant une personnalité forte et un caractère affirmé, nous avons le droit ici à la très belle surprise de cette fin d'année.




J-Yves


5/5: *****







Fall in Love with the World:
1. Overture (4:01)
2. Choices (8:32)
3. Intersection (8:58)
4. The Water (5:21)
5. Don’t look back - Turn left (5:37)
6. Travelling Man (The Story of Eshu) (21:42)
7. Fall in Love with the World (4:35)
8. Religions of War (3:49)




United Progressive Fraternity:
Mark Trueack: vocals
Matt Williams: guitars, vocals
Steve Gee: bass, vocals
David Hopgood: drums,vocals
Guy Manning: keyboards, guitars, mandolins, vocals
Ian Ritchie: sax, flutes, vocals
Tim Irrgang: percussion




samedi 13 décembre 2014

Fred Schneider - Voyage

Fred Schneider - Voyage (2014)
Cette chronique est un peu spéciale, dans le sens où elle est écrite par le producteur de l'album... Bon, en fait on est une bonne centaine (peut-être plus, j'ai eu la flemme de compter tous les noms cités dans le livret) à avoir financé le projet de Fred Schneider, après son appel participatif sur My Major Company.
Alors oui, vous allez penser, l'air moqueur, petit sourire en coin: chronique partisane, subjective, copinage éhonté...
Stop, soyons clair: ça l'est !
Fred est un voisin, il n'habite qu'à quelques kilomètres d'ici, au pied du Luberon. Il tient la basse dans le groupe Eclat, depuis pas mal de temps. Eclat, c'est aussi Alain Chiarazzo (guitare), Thierry Massé (claviers) et Marco Fabbri (batterie), qui tient aussi les baguettes au sein de The Watch. Eclat c'est aussi le "support band" du festival Prog'Sud, organisé chaque année par Alain et son équipe depuis plus de 15 ans (vu que la prochaine édition au printemps prochain sera la 16ème) à proximité de Marseille. Il me faut donc les 2 mains et une partie des pieds pour compter le nombre de fois que j'ai vu jouer Fred sur scène.

                    Eclat (photohttp://schneider-fred.e-monsite.com/)

Eclat propose un prog entièrement instrumental, qu'on étiquette généralement sous le nom "jazz-rock", voire "fusion". Technique. Très. Le jazz-rock est un (sous-)genre du prog où la médiocrité n'a pas sa place. Très exigeant, nécessitant une technique au-dessus de la moyenne, les imposteurs sont immédiatement repérés. Il y a dans le prog (mais pas que..) une tripotée de tricheurs, escrocs en tous genres, ou tout simplement mauvais (à l'insu de leurs pleins gré, parfois). Dans le jazz-rock, impossible. On aime ou on n'aime pas, on adhère ou non, mais il faut reconnaître que ce type de musique, au niveau qualitatif, est intransigeant. 

Pour résumer: je ne connais pas de mauvais groupe de jazz-rock. Oui, je sais: combien est-ce que j'en connais ?.. Alors disons simplement que je ne connais aucun tricheur bien installé dans le domaine du jazz-rock.

Copinage ?.. pourquoi pas. Reste que le jazz-rock instrumental (pléonasme) de Fred respecte les règles du genre, citées ci-dessus. Son "Voyage" porte très bien son nom. A travers ses ambiances diverses, il nous transporte de-ci de-là. Dans un style un peu moins nerveux que ce que nous propose Eclat, nous avons le droit à un voyage apaisé et apaisant. On notera l'originalité de "Travel Basses", sur lequel pas moins de 20 bassistes et 3 batteurs interviennent, mélangeant consigne stricte et improvisation. Jazz-rock, par définition.
Faut-il ajouter que Fred, non content de tenir la basse, est aussi compositeur: aucune reprise, uniquement des compos originales. Et producteur aussi (le vrai, celui qui gère le son et le mixage).

Copinage ?.. oui. Et alors ? J'espère juste n'avoir oublié personne...


Pour plus d'infos, visiter le site de Fred: http://schneider-fred.e-monsite.com/


J-Yves


3/5: *****






Voyage:
1. Aimless ghost
2. That is why!
3. Voyage
4. Intramuros
5. Ja ad
6. Other side
7. Travel-basses
8. Cataga
9. Shorter stay
10. Eject
11. Viaje latino
12. Sweet trip
13. Indie flight
14. Little stroll in forest
15. Dots



dimanche 7 décembre 2014

Steve Rothery - The Ghosts of Pripyat

Steve Rothery - The Ghosts of Pripyat (09/2014) 
Voilà maintenant plus de 30 ans que Steve Rothery tiens le manche chez Marillion. Un bail. Et si le groupe a connu, dès le départ, le formidable succès qui leur a permis de vendre des millions d'albums dans le monde, c'est aussi bien dû au charisme et à la présence scénique de leur frontman, Fish, qu'aux riffs de guitares percutants et musclés alternant avec des soli plus aériens les uns que les autres de Steve.
Considéré aujourd'hui comme une référence dans le monde du prog, au même titre que Gilmour et Hackett, Steve continue de rester comme il a toujours été: discret, sobre et efficace, à l'image de son jeu.
Toujours fidèle à Marillion, il a cependant multiplié les collaborations (Arena, John Wesley, Gazpacho, Edison's Children) et participé à quelques projets parallèles (The Wishing Tree), jouant même parfois le rôle de producteur (Enchant).
Hésitant depuis plusieurs années à sauter le pas (depuis l'enregistrement de Misplaced Childhood !), il sort enfin son premier album solo. S'il a mis du temps, c'est que le bonhomme n'est pas du genre à faire les choses à la va-vite. Perfectionniste, méticuleux et précis, Steve a attendu patiemment le bon moment, et c'est presque par la force des choses qu'est né le projet. Il l'explique lui-même en introduction de son appel de fonds (lire appel de fonds): invité au festival de guitare de Plovdiv et ne possédant pas assez de morceaux pour un set d'une heure, il a ressorti des tiroirs des compositions en sommeil. Satisfait du résultat, il sort 2 albums live (enregistrés à Povliv et Rome) puis la version studio, peaufinée et travaillée, The Ghosts of Pripyat.
Entièrement instrumental, les 7 titres de l'album se savourent lentement. Délicate et raffinée, l'humeur générale reste paisible et atmosphérique. Quelques passages où le ton se hausse, mais on ne quitte que très rarement l'apesanteur. Sans être monotone, ni uniforme, les ambiances et les couleurs changent au gré des changements de rythmes et des variations de thèmes. 
Steve ne prend aucun risque, reste dans les clous et se contente de faire ce qu'il sait faire. Mais il le fait tellement bien, et on y prend tellement de plaisir, que non seulement on ne se lasse pas, mais bien au contraire on en redemande !...


J-Yves


4/5: *****



The Ghosts of Pripyat:
1. Morpheus - 7:55
2. Kendris - 6:09
3. Old Man Of The Sea - 11:42
4. White Pass - 7:52
5. Yesterday's Hero - 7:21
6. Summer's End - 8:47
7. The Ghosts of Pripyat - 5:32